En fait, pour être tout à fait clair, je me fous bien de ce que doit faire ou ne pas faire l'éducation. Je ne suis pas éducateur moi. Mais alors pas du tout.
D'abord, le mot éducation/éducateur sont des termes que je ne reconnais pas quand ils sont appliqués aux chiens. Je leur préfère les termes de dressage et dresseur qui ont beaucoup plus de sens. Mais passons.
Toute la base du dressage est fondée sur une approche béhavioriste. Or, là encore, ça ne m'intéresse absolument pas dans mon approche du chien. Et j'ajouterais même que si la morale doit s'opposer à ce qui est naturel et nécessaire, alors je choisis de l'ignorer délibérément.
En revanche, ce qui m'intéresse, c'est à la fois une approche éthologique, systémique et psychologique du chien. Par rapport à cela, des concepts comme "la contrainte physique ou la menace ne doivent être utilisées en aucun cas" n'ont aucun sens. La contrainte physique et la menace font partie intégrante de certains apprentissages naturels. Je vais même aller plus loin.
Le comportement de menace, qui est en général la première phase d'un comportement d'agression, est une nécessité pour justement éviter le conflit. C'est quelque chose de parfaitement intégré pour les chiens.
Dans les comportements agonistiques, la menace et la contrainte sont même parfaitement ritualisées.
En début de socialisation primaire, la mère passe beaucoup de temps à contraindre ses chiots pour leur apprendre les bases des compétences sociales ; que ce soit par l'immobilisation, le grognement voire le pincement.
Tout cela pour dire qu'en parlant des apprentissages naturels comme les auto-contrôles, le dressage ne m'est d'aucune utilité ; l'approche éthologique, si. Et par approche éthologique, il ne faut pas confondre avec ce qu'en dit un dresseur comme Joseph Ortega. Ça n'a vraiment rien à voir.
Le principe du chiot mordeur qui devient le chiot mordu est non seulement très fréquemment observable mais il a aussi une fonction biologique qui va bien au-delà du simple arrêt du jeu.
Le chiot doit-il être l'éducateur de son maître ?
Et bien oui. Pas dans ses interactions avec l'homme mais dans son observation dans son environnement familial et intraspécifique. Il y a beaucoup de choses à apprendre des chiots.
Et d'un point de vue beaucoup plus général, j'ajouterais que j'ai beaucoup appris de mon fils comme j'ai beaucoup appris de mes chiens. Sur moi-même comme sur eux.
Si le chiot n'est pas coopératif, je conseille d'attendre un moment où il sera plus calme.
Le principe même des auto-contrôles est d'apprendre à réguler un comportement pour que le chiot arrive à se calmer tout seul.