Voici un texte que j’ai écris à la mort de notre persane, Tilia, en octobre 2017.
Je le publie ici, en mémoire également de mon Birman Néo mort en septembre 2018.
Je sais qu’il vous parlera aussi car la mort d’un animal touche beaucoup d’entre nous.
"Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout, là où je suis." [Victor Hugo]
Mardi 3 octobre 2017, j'ai eu la grande tristesse de voir s’éteindre ma petite Persane Chinchilla, Tilia.
Bien sûr, la perte d'un animal de compagnie n'est en rien comparable à celle d'un vis à vis humain, ni même d'un enfant... Bien que découvrir un être inerte -quel qu’il soit- le regard vide de toute lumière, ouvre une digue intérieure infinie.
La mort, on le sait, fait partie de ce qu'il nous est imposé de traverser. Alors, on lui succède, lui précède puis l'étreint dans un dernier souffle. Voilà un bien odieux pouvoir que celui de surprendre à son passage ; car même quand le trépas est déjà au seuil, il nous fait tressaillir sans égard, précipitant notre douleur dans un amer chagrin.
C’est cela, son supplice, nous renverser, nous bousculer pour nous plonger dans une crise du souvenir. Oui, voilà comment la mort nous fait face. On réalise, alors, l’ampleur de notre finitude, ces limites qui nous tiennent en dehors de toute maitrise. Quant à l’amour, lui, ne s’éprouve jamais autant qu’à cette heure. Il nous dit combien il est une attente de l’autre, perpétuelle et incomplète, bordée d’incertitudes, mais aussi de tant de joies regrettées à son départ.
Dans cette douleur intime et inextricable, où les liens dépossédés de tout repère sont en mal d'adresse, il existe un apaisement, ou plutôt une forme de résistance au délitement : la mémoire. Elle est une vaillante sentinelle qui nous tient à l’abri de trop d’hémorragie, une empreinte indéfectible, consolatrice des affres.
La vraie tragédie serait, donc, non pas la mort elle-même, mais ce qui pourrait s’éteindre en nous quand l'arbre s'écroule.