A tous ceux qui pensent qu'un chat est fait pour vivre dehors (et pour sortir!):
"Voici Minette, elle n'a pas de nom, juste celui-ci : Minette. Dans le quartier tout le monde la connait. C'est une pauvre bĂȘte, jetĂ©e Ă la rue car son ventre s'arrondissait. Elle a miaulĂ© trĂšs fort, appelant Ă l'aide, puis elle a mis bas dans ce milieu hostile pour un chat errant : la ville. Elle croyait encore que « l'homme » l'aiderait ou du moins la protĂ©gerait un minimum mais elle dĂ» se contenter du creux du caniveau avec comme tapis quelque feuilles mortes et beaucoup d'immondices. Six chatons sont enfin lĂ . Ils tĂštent goulĂ»ment. Minette devrait normalement rester avec eux deux Ă trois jours sans les quitter. Mais elle a dĂ©jĂ tellement maigri pendant la gestation, elle a faim et soif, il faut qu'elle trouve un semblant de nourriture. Elle hĂ©site, laisser les petits lĂ sans dĂ©fense c'est pas sĂ©rieux. Mais oĂč les mettre en sĂ©curitĂ© ? C'est dĂ©cidĂ© elle va chercher Ă manger et ensuite elle avisera. Elle s'Ă©tire hors du caniveau et rampe, le souffle court, la peur au ventre. Un bout de jambon vient dâatterrir prĂ©s d'elle. Ira-t-elle le manger ? La faim est trĂšs forte, mais il faut faire attention que ce ne soit pas un piĂšge. La faim l'emporte. AvalĂ© le jambon, il y a dĂ©jĂ plus rien. Elle fait rapidement le tour de la place et rejoint sa progĂ©niture. Il faut leur trouver un endroit non pas en sĂ©curitĂ©, ici Ă l'Ă©vidence c'est impossible, mais moins exposĂ© peut-ĂȘtre. OĂč ? Les caves sont bouchĂ©es depuis peu, les portes fermĂ©es, celles des cĆurs aussi... Attention une voiture cherche Ă se garer, vite elle attrape un Ă un ses chatons et les dĂ©pose dans un trou de la chaussĂ©e prĂ©s d'un immeuble, juste le temps de les sortir de ce mauvais pas. Un hurlement de terreur juste pour elle, juste dans sa tĂȘte, un de ses chatons vient de mourir Ă©crasĂ© par le monstre d'acier. Il est nĂ©....pour mourir aussitĂŽt. Minette avec son prĂ©cieux fardeau cherche un abri. Plus de haies ni de banc, tout est minimaliste ici. C'est la ville ou tout chat errant est censĂ© vivre dans la nature.... du moins c'est ce que disent les hommes... Un petit trou sous un escalier Ă moitiĂ© dĂ©truit conduit Ă un genre de terrier. Ce trou a dĂ©jĂ du abriter un pauvre hĂšre de la gent fĂ©line. Ce sera son nid d'amour. Elle pose ses chatons et s'affaire Ă les rĂ©conforter, Ă les restaurer et Ă se rĂ©conforter aussi par la mĂȘme occasion. Qui n'a pas vu une mĂšre chatte n'a pas vu tout ce qu'un animal est capable de dĂ©ployer comme amour et intelligence, certains parleront d'instinct, pour mener Ă l'Ăąge adulte une portĂ©e de chatons, le tout avec tendresse. Il faut qu'elle reparte Ă nouveau pour se nourrir. Elle dĂ©cide de faire le grand tour. Pendant ce temps des enfants qui ont entendu les cris des touts petits arrivent Ă en dĂ©nicher un Ă l'aide d'un bĂąton qui leur sert Ă ramener l'animal vers eux. Chouette ! Un nouveau jeu ! Tiens attrape et voilĂ le chaton qui sert de balle. C'est rigolo. Ăa gigote, ça crache mais ça ne part pas âŠ. trop petit, aveugle, le chaton est Ă leur merci. Allez on va derriĂšre le bĂątiment et on va voir ce qu'il a dans le ventre. Mais ce n'est pas une façon de parler mais des actes de torture que vont pratiquer ces enfants. «Ils s'ennuient, Ă cet Ăąge ce sont des pervers polymorphes » me dira-t-on, est-ce une façon de les excuser ou de nous excuser, nous, les adultes ? On pourrait tout simplement leur expliquer le respect de l'animal, le respect d'une vie. Minette a rĂ©ussi Ă rencontrer un nourrisseur. Cette personne qui offre un peu de vie et de douceur se faufile entre les voitures avant que la ville se rĂ©veille et avant de partir au travail pour gagner sa croĂ»te et celle de ses chats. Car «ses» chats sont une partie de sa vie, de sa famille. Ils sont lĂ tous les jours Ă l'attendre et un genre de communication par gestes et surtout par le regard s'est instaurĂ© entre eux. C'est fou ce que l'on peut communiquer par le regard avec les chats. Le ventre plein la minette rejoint vite ses chatons. Mais ⊠il en manque un... son petit... son tout petit... Que peut-elle faire ? Ou aller ? Il est nĂ© juste pour souffrir et mourir. Des jeunes s'approchent Ă nouveau. Minette dĂ©fend ses chatons avec de grands coups de griffes et des simulacres d'attaque. Ouf ! AprĂšs plusieurs jets de pierres ils abandonnent. Minette, Ă©puisĂ©e, blessĂ©e par une pierre a rĂ©ussi Ă gagner la partie. Elle pourrait se rĂ©jouir d'avoir vaincu le diable mais elle est tellement fatiguĂ©e. La nuit tombe. Il est temps de se reposer. Mais pas trop, car il va falloir trouver encore une autre cache, c'est indispensable. Alors Minette recommence Ă transporter les petits qu'il lui reste. Le creux de cet arbre fera l'affaire. Ce n'est pas Versailles, c'est juste un creux qui n'abrite mĂȘme pas de la pluie. Mais Minette sâaffaiblit. Il faut qu'elle mange et beaucoup plus car ses petits la sĂšchent littĂ©ralement. Se nourrir, les nourrir, se reposer, les protĂ©ger, Ă©puisant pour un si petit ĂȘtre. Plus ils mangent plus les chatons grossissent et plus ils grossissent plus elle maigrit. Minette est devenue un squelette ambulant, le poil rare et terne. Le nourrisseur lui dit : « il faut que tu me fasses confiance, je vais t'aider » Mais comment faire confiance Ă l'homme ? Hier un de ses chaton a Ă©tĂ© brulĂ© vif sous ses yeux et un autre a bizarrement disparu. Ils sont nĂ©s pour souffrir et mourir. « J'ai peur tout le temps pour les deux qu'il me reste. Je ne peux plus les dĂ©placer, je suis devenue trop faible. Il faut que j'accepte de l'aide » disent les yeux de Minette. Le nourrisseur se rapproche. "Mes chatons sont malades. Je ne suis plus que l'ombre d'un chat". Je vais Ă sa rencontre et je miaule. Je miaule fort mon dĂ©sespoir, je miaule pour mes chatons disparus, je miaule car j'ai mal, la blessure causĂ©e par la pierre s'infecte et me fait mal, j'en peux plus de souffrir et de voir souffrir mes chatons, de les voir mourir. Cette personne qui doit ĂȘtre un ange essaye de m'attraper. "Non, prends mes chatons ce sont eux les plus prĂ©cieux, pour moi tu sais c'est trop tard....Je sens bien que je suis perdue. Toi, Ange, tu as tellement de chats et chatons Ă t'occuper. Aide les miens Ă vivre et non pas Ă mourir. Je pars. Je te les confie." Et Minette part, elle ne miaule plus. Quelque jours plus tard le nourrisseur a trouvĂ© la dĂ©pouille de la minette. Il a Ă©crasĂ© une larme. Il n'a pas pu sauver les chatons, trop mal nourris, mangĂ©s vivant par les vers, Ă©touffĂ©s par le coryza. Aucune lueur d'espoir ... Ils Ă©taient nĂ©s pour souffrir et mourir. Ce texte est juste le reflet de ce que vivent les chats de la rue, les photos sont des chats que nous avons rencontrĂ©s, les misĂšres subis par les chats du texte font parti de notre quotidien et surtout de leur quotidien. Si vous aussi vous en avez assez de supporter toute cette misĂšre : rejoignez-nous. Si vous aussi vous pensez qu'on peut changer les choses avec un peu de bonne volontĂ© : rejoignez-nous. Ensemble nous seront plus fort et nous pourrons dĂ©livrer le petit peuple fĂ©lin de toutes ces souffrances inutiles. Ce n'est pas utopique il suffit de s'y atteler. Laure.
Voici Minette, elle n'a pas de nom, juste celui-ci : Minette. Dans le quartier tout le monde la connait. C'est une pauvre bĂȘte, jetĂ©e Ă la rue car son ventre s'arrondissait. Elle a miaulĂ© trĂšs fort, appelant Ă l'aide, puis elle a mis bas dans ce milieu hostile pour un chat errant : la ville. Elle croyait encore que « l'homme » l'aiderait ou du moins la protĂ©gerait un minimum mais elle dĂ» se contenter du creux du caniveau avec comme tapis quelque feuilles mortes et beaucoup d'immondices. Six chatons sont enfin lĂ . Ils tĂštent goulĂ»ment. Minette devrait normalement rester avec eux deux Ă trois jours sans les quitter. Mais elle a dĂ©jĂ tellement maigri pendant la gestation, elle a faim et soif, il faut qu'elle trouve un semblant de nourriture. Elle hĂ©site, laisser les petits lĂ sans dĂ©fense c'est pas sĂ©rieux. Mais oĂč les mettre en sĂ©curitĂ© ? C'est dĂ©cidĂ© elle va chercher Ă manger et ensuite elle avisera. Elle s'Ă©tire hors du caniveau et rampe, le souffle court, la peur au ventre. Un bout de jambon vient dâatterrir prĂ©s d'elle. Ira-t-elle le manger ? La faim est trĂšs forte, mais il faut faire attention que ce ne soit pas un piĂšge. La faim l'emporte. AvalĂ© le jambon, il y a dĂ©jĂ plus rien. Elle fait rapidement le tour de la place et rejoint sa progĂ©niture. Il faut leur trouver un endroit non pas en sĂ©curitĂ©, ici Ă l'Ă©vidence c'est impossible, mais moins exposĂ© peut-ĂȘtre. OĂč ? Les caves sont bouchĂ©es depuis peu, les portes fermĂ©es, celles des cĆurs aussi... Attention une voiture cherche Ă se garer, vite elle attrape un Ă un ses chatons et les dĂ©pose dans un trou de la chaussĂ©e prĂ©s d'un immeuble, juste le temps de les sortir de ce mauvais pas. Un hurlement de terreur juste pour elle, juste dans sa tĂȘte, un de ses chatons vient de mourir Ă©crasĂ© par le monstre d'acier. Il est nĂ©....pour mourir aussitĂŽt. Minette avec son prĂ©cieux fardeau cherche un abri. Plus de haies ni de banc, tout est minimaliste ici. C'est la ville ou tout chat errant est censĂ© vivre dans la nature.... du moins c'est ce que disent les hommes... Un petit trou sous un escalier Ă moitiĂ© dĂ©truit conduit Ă un genre de terrier. Ce trou a dĂ©jĂ du abriter un pauvre hĂšre de la gent fĂ©line. Ce sera son nid d'amour. Elle pose ses chatons et s'affaire Ă les rĂ©conforter, Ă les restaurer et Ă se rĂ©conforter aussi par la mĂȘme occasion. Qui n'a pas vu une mĂšre chatte n'a pas vu tout ce qu'un animal est capable de dĂ©ployer comme amour et intelligence, certains parleront d'instinct, pour mener Ă l'Ăąge adulte une portĂ©e de chatons, le tout avec tendresse. Il faut qu'elle reparte Ă nouveau pour se nourrir. Elle dĂ©cide de faire le grand tour. Pendant ce temps des enfants qui ont entendu les cris des touts petits arrivent Ă en dĂ©nicher un Ă l'aide d'un bĂąton qui leur sert Ă ramener l'animal vers eux. Chouette ! Un nouveau jeu ! Tiens attrape et voilĂ le chaton qui sert de balle. C'est rigolo. Ăa gigote, ça crache mais ça ne part pas âŠ. trop petit, aveugle, le chaton est Ă leur merci. Allez on va derriĂšre le bĂątiment et on va voir ce qu'il a dans le ventre. Mais ce n'est pas une façon de parler mais des actes de torture que vont pratiquer ces enfants. «Ils s'ennuient, Ă cet Ăąge ce sont des pervers polymorphes » me dira-t-on, est-ce une façon de les excuser ou de nous excuser, nous, les adultes ? On pourrait tout simplement leur expliquer le respect de l'animal, le respect d'une vie. Minette a rĂ©ussi Ă rencontrer un nourrisseur. Cette personne qui offre un peu de vie et de douceur se faufile entre les voitures avant que la ville se rĂ©veille et avant de partir au travail pour gagner sa croĂ»te et celle de ses chats. Car «ses» chats sont une partie de sa vie, de sa famille. Ils sont lĂ tous les jours Ă l'attendre et un genre de communication par gestes et surtout par le regard s'est instaurĂ© entre eux. C'est fou ce que l'on peut communiquer par le regard avec les chats. Le ventre plein la minette rejoint vite ses chatons. Mais ⊠il en manque un... son petit... son tout petit... Que peut-elle faire ? Ou aller ? Il est nĂ© juste pour souffrir et mourir. Des jeunes s'approchent Ă nouveau. Minette dĂ©fend ses chatons avec de grands coups de griffes et des simulacres d'attaque. Ouf ! AprĂšs plusieurs jets de pierres ils abandonnent. Minette, Ă©puisĂ©e, blessĂ©e par une pierre a rĂ©ussi Ă gagner la partie. Elle pourrait se rĂ©jouir d'avoir vaincu le diable mais elle est tellement fatiguĂ©e. La nuit tombe. Il est temps de se reposer. Mais pas trop, car il va falloir trouver encore une autre cache, c'est indispensable. Alors Minette recommence Ă transporter les petits qu'il lui reste. Le creux de cet arbre fera l'affaire. Ce n'est pas Versailles, c'est juste un creux qui n'abrite mĂȘme pas de la pluie. Mais Minette sâaffaiblit. Il faut qu'elle mange et beaucoup plus car ses petits la sĂšchent littĂ©ralement. Se nourrir, les nourrir, se reposer, les protĂ©ger, Ă©puisant pour un si petit ĂȘtre. Plus ils mangent plus les chatons grossissent et plus ils grossissent plus elle maigrit. Minette est devenue un squelette ambulant, le poil rare et terne. Le nourrisseur lui dit : « il faut que tu me fasses confiance, je vais t'aider » Mais comment faire confiance Ă l'homme ? Hier un de ses chaton a Ă©tĂ© brulĂ© vif sous ses yeux et un autre a bizarrement disparu. Ils sont nĂ©s pour souffrir et mourir. « J'ai peur tout le temps pour les deux qu'il me reste. Je ne peux plus les dĂ©placer, je suis devenue trop faible. Il faut que j'accepte de l'aide » disent les yeux de Minette. Le nourrisseur se rapproche. "Mes chatons sont malades. Je ne suis plus que l'ombre d'un chat". Je vais Ă sa rencontre et je miaule. Je miaule fort mon dĂ©sespoir, je miaule pour mes chatons disparus, je miaule car j'ai mal, la blessure causĂ©e par la pierre s'infecte et me fait mal, j'en peux plus de souffrir et de voir souffrir mes chatons, de les voir mourir. Cette personne qui doit ĂȘtre un ange essaye de m'attraper. "Non, prends mes chatons ce sont eux les plus prĂ©cieux, pour moi tu sais c'est trop tard....Je sens bien que je suis perdue. Toi, Ange, tu as tellement de chats et chatons Ă t'occuper. Aide les miens Ă vivre et non pas Ă mourir. Je pars. Je te les confie." Et Minette part, elle ne miaule plus. Quelque jours plus tard le nourrisseur a trouvĂ© la dĂ©pouille de la minette. Il a Ă©crasĂ© une larme. Il n'a pas pu sauver les chatons, trop mal nourris, mangĂ©s vivant par les vers, Ă©touffĂ©s par le coryza. Aucune lueur d'espoir ... Ils Ă©taient nĂ©s pour souffrir et mourir. Ce texte est juste le reflet de ce que vivent les chats de la rue"