Éleveur / Éleveuse animalier
Éleveur animalier - Shutterstock
L’éleveur animalier est destiné à surveiller le développement des animaux, leur santé et leur reproduction. Son métier est de veiller à la bonne croissance des animaux qu’il élève avant de les confier à leurs futurs propriétaires.
L’amour des animaux n’est pas l’unique qualité qui permet d’exercer ce métier. Il faut également savoir en prendre soin et les nourrir correctement.
[Selon le Code Rural, « On entend par élevage de chiens ou de chats l’activité consistant à détenir des femelles reproductrices et donnant lieu à la vente d’au moins deux portées d’animaux par an ».]
Un éleveur de chiens est en outre dans l’obligation de détenir un certificat de capacité, que l’on peut obtenir en s’adressant au préfet de son département.
Comment devenir éleveur / éleveuse animalier ?
Formations d’état :
- BTA (Brevet de Technicien Agricole) « élevage », formation par alternance, en sortie de seconde ou d’une formation BEP ou BEPA (Brevet d'Etudes Professionnelles Agricoles), d’une durée de 2 ans.
- BEPA « élevage », formation par alternance en sortie de troisième, seconde ou fin de cycle de CAPA (Certificat d'Aptitudes Professionnelles Agricoles), d’une durée de 2 ans
Formations privées :
Formation accessibles dans les MFR (Maison Familiale Rurale) de :
- Gyragues (13)
- Semure -en-Auxois (21)
- Donneville (31)
- Neuvy le roi (37)
- Crentoir (56)
- Mortagne-en-perche (61)
- Guillers (56)
Pour se mettre à son compte et bénéficier des aides, il est indispensable de posséder un diplôme de niveau Bac. Il est nécessaire d’avoir le certificat de capacité.
Compétences : Etre rigoureux et patient, avoir des connaissances en santé vétérinaire. Avoir des aptitudes commerciales est un plus, pour gérer au mieux la vente des animaux.
Salaire moyen débutant : Les revenus tirés de cette activité peuvent être très aléatoires. Le plus souvent, le métier d’éleveur permet simplement d’avoir un complément de salaire.
Témoignage du professionnel
Un éleveuse de Westies et Scottish terriers et docteur vétérinaire, Ruth O'Connor, nous donne son point de vue de professionnel du monde animalier sur ce métier.
De quels animaux vous occupez-vous ?
Je m’occupe d’une trentaine de Westies et une vingtaine de Scottish. J’essaye de faire en sorte que leur vie en élevage soit le plus confortable possible. Ils ont beaucoup d’espace pour courir, une partie en herbe, une en petits galets roulés et une en béton. Chaque parc mesure environ 100m² et comprend une maison en briques, isolée, chauffée et carrelée et un autre abri extérieur pour protéger les chiens du soleil ou de la pluie. Dans chaque parc il y a des bancs en bois, des arbres, un robinet d’arrivée d’eau, des lumières et une prise pour le karcher. Les chiens vivent en groupe de 3 ou 4, jamais plus à cause des risques de bagarre. Mon élevage est très organisé pour que les tâches quotidiennes ne soient pas trop fastidieuses ni chronophages pour me laisser du temps à consacrer rien qu’aux chiens car je n’ai que 2 bras pour caresser une cinquantaine de chiens.
Quelle est la journée type d'un éleveur ?
Il n’y a pas de week-end, pas de jour férié en élevage. Etre éleveur c’est la liberté d’être esclave des chiens. Je me lève tous les jours vers 6 heures pour sortir ceux parmi mes chiens qui dorment dans la maison : les mamans, les futurs mamans, les malades, les convalescents, les chouchous ou ceux qui ont besoin de plus d’attention, de chaleur ou autre. A 7 heures je fais le tour de l’élevage pour réveiller tous les autres chiens et je leur donne à manger et à boire. Ensuite il faut faire le nettoyage pendant une bonne partie de la matinée des dortoirs, de la maternité et de la nurserie, ramasser les crottes etc. Etre éleveur c’est être femme de ménage pour chiens et le deuxième meilleur ami de l’homme est sans nul doute la serpillère.
Ensuite, place aux soins. Avec 50 chiens il y en a toujours un qui a un petit bobo à soigner. Il faut être très vigilant pour ne pas risquer d’être négligeant. Ensuite je fais le suivi des femelles en chaleur et les inséminations car je n’ai aucun mâle qui sait saillir.
J’ai des races qui demandent beaucoup d’entretien en démêlage et une épilation tous les deux mois, ce qui me demande énormément de travail pour les garder tous en état et qui m’occupe quelques heures dans la journée.
Il y a aussi une partie du temps à consacrer au bricolage, à la tonte des pelouses, au karcher, aux papiers des chiens, à l’accueil des clients à l’élevage ou au téléphone. Le suivi des chiens vendus même des années auparavant occupe aussi beaucoup le téléphone. Beaucoup de week-ends sont consacrés aux expositions canines situées parfois à des centaines de kilomètres et on revient épuisé.
Les mises bas peuvent me garder réveillée toute la nuit et si je dois biberonner les chiots, c’est toutes les 3 heures pendant 2 semaines, une torture.
Quelles sont les conditions de travail d'un éleveur ?
Les conditions de travail varient avec les saisons. L’été c’est un bonheur, l’hiver une horreur. L’été je suis heureuse même de ramasser des crottes quand c’est au soleil avec les oiseaux qui chantent et les chiens tout propres qui se prélassent. L’hiver, quand il pleut à l’horizontal tellement qu’il y a du vent, que j’ai les doigts gelés, que je glisse dans la boue comme une gueuse, que les chiens ont des mines pitoyables, je me demande vraiment pourquoi je fais ce métier. Je suis tout le temps sale et mes enfants ont honte lorsque je vais les chercher à l’école.
C’est un métier très physique. Il faut porter des sacs de croquettes de 15 à 20 kilos, des chiens, des sacs poubelles pleines, et on marche énormément. En hiver, lorsque les robinets d’eau sont gelées, je fais 15 km par jour rien qu’à l’élevage (parole de podomètre). Je n’ai pas le droit d’être malade. Quelque soit l’état dans lequel je suis, je ne peux pas faire autrement que de me lever et soigner mes chiens.
Psychiquement c’est aussi très dur. Il faut avoir le cœur bien accroché car il va se briser mille fois. On ne s’habitue jamais à tous les désastres qui vont arriver. La mortalité chez les chiots est inévitable. On s’habitue bien à la vente des chiots mais c’est parfois très dur de placer certaines retraitées d’élevage. Elles peuvent encore vous manquer des années après.
Humainement l’éleveur est assez isolé du monde réel car d’une part il est trop passionné par ses chiens et d’autre part toutes les sorties doivent être calculées car ce n’est pas évident de trouver des personnes de confiance pour garder les chiens. Quant aux vacances, c’est tellement compliqué qu’on y renonce bien souvent. Beaucoup d’éleveuses finissent divorcées car le mari ne peut plus supporter les chiens partout, sa femme qui ne parle que de chiens, le téléphone qui sonne pendant les repas, les clients qui débarquent le dimanche ou le gouffre financier que peut représenter un élevage.
Ruth O'CONNOR pour Wamiz.com
Elevage de Westies et de Scottish terrier - Le Moulin de Mac Gregor