Auxiliaire Spécialisé Vétérinaire
Auxiliaire Spécialisé Vétérinaire - Shutterstock
L’Auxiliaire Spécialisé Vétérinaire (ASV) travaille dans un cabinet, une clinique ou un hôpital vétérinaire et assiste le vétérinaire dans des tâches de secrétariat médical et d’aide soignant pour les animaux.
L’ASV prend les rendez-vous, gère la clientèle et prépare les commandes dont le cabinet aura besoin.
L’ASV assiste le vétérinaire lors des soins ou interventions chirurgicales et il gère les pansements ainsi que la surveillance post opératoire.
Enfin, l’ASV est responsable de l’hygiène des locaux de la clinique vétérinaire, de l’entretien et de la désinfection du matériel et instruments.
Comment devenir Auxiliaire Spécialisé Vétérinaire (ASV) ?
Le site Apform est le seul organisme à permettre de devenir ASV (échelon 5) en obtenant le diplôme de « ASV GIPSA ». Pour être éligible à la formation d’Auxiliaire Spécialisé Vétérinaire, un candidat doit répondre à trois critères.
Selon le site de l'Apform, un prétendant à la formation d’ASV doit être âgé de 18 ans et avoir obtenu un titre ou un diplôme de niveau 4. Le candidat peut posséder le baccalauréat général, technologique, professionnel ou un diplôme d’accès à des études universitaires.
Par ailleurs, il devra justifier d’une immersion professionnelle de 70 heures minimum soit deux semaines dans un cabinet vétérinaire.
Cette immersion professionnelle ne doit pas forcément avoir été réalisée de façon consécutive. Les stages, CDD et PMSMP (Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel) sont acceptés.
Après la validation du dossier de candidature, une série de tests et un entretien de motivation sont proposés. Si des lacunes sont identifiées, des remises à niveau sont préconisées.
Dans le cas d’un dossier accepté, il est conseillé au candidat de commencer rapidement ses recherches d’employeurs.
La formation d’ASV est effectuée en alternance pendant une durée de 2 ans dont 810 heures en centre de formation.
En fonction de l’année de formation et de l’âge de l’apprenti, la rémunération est comprise entre 43% et 100% du SMIC et préserve les avantages sociaux liés au statut de salarié en CDD (congés payés, Sécurité Sociale, etc). Le contrat d’apprentissage est conclu à temps complet, la durée légale du temps de travail est de 35 heures par semaine.
L’APFORM est présent dans 19 centres de formation répartis sur l’ensemble du territoire : Roubaix (59), Lens (62), Mont-Saint-Aignan (76), Boulogne-Billancourt (92), Torcy (77), Maisons-Alfort (94), Rambouillet (78), L’oudon (14), Laval (53), Nancy (54), Polmbière-Lès-Dijon (21), Bourg-En-Bresse (01), Lyon (69), Blanquefort (33), Bayonne (64), Auzeville (31), Montpellier (34), Gardanne (13), Antibes (06).
Dès d’octobre 2021, des auxiliaires spécialisés vétérinaires seront formés sur le campus de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort sous la tutelle du ministère de l’agriculture et de l'Apform.
D’autres formations privées et payantes sont possibles, renseignez-vous au préalable pour en connaître la reconnaissance des vétérinaires.
Compétences : Il est impératif d’avoir d’excellentes connaissances de l’animal ainsi qu’une aisance relationnelle. Soit, ordonné et être réactif afin d’assister correctement le vétérinaire.
Salaire moyen : 1 678,83 euros brut pour un ASV non diplomé(e) échelon 3. 1835,73 euros brut pour un ASV échelon 5.
Pour en savoir plus : https://apform.fr/, https://www.vet-alfort.fr/formation/devenir-asv-gipsa
Crédit photo : @Shutterstock 4 PM production
Témoignage du professionnel
L'Auxiliaire Spécialisé Vétérinaire et administratrice du forum des Auxiliaires Vétérinaires, Dorienne David, répond à nos questions concernant son métier.
Dans votre métier, de quels animaux vous occupez-vous ?
Dans notre métier nous nous occupons essentiellement des chiens et chats. Cependant, depuis le développement des NAC, nous en voyons de plus en plus lors des consultations. Il y a aussi des vétérinaires spécialisés en équine ou en rurale. Cependant, dans ces deux dernières branches, l'ASV accompagne rarement le vétérinaire en déplacement. Certains éleveurs amènent leurs chèvres a la clinique, ça change un peu !
Soignez-vous toutes les races sans distinction particulière ?
Nous soignons toutes les races ! Les vétérinaires sont formés dans les écoles pour être des spécialistes « multi espèces ». Souvent, même s’ils peuvent soigner tous les animaux, ils s’orientent vers leurs domaines de prédilection quand ils exercent ensuite. C’est pour cela qu’il y a maintenant des cliniques équines, exclusivement félines ou réservées aux NAC ainsi que des hôpitaux vétérinaires.
Nous ne voyons donc pas forcément mygales, babouins et otaries dans nos cabinets, mais si l’occasion se présente le vétérinaire saura les orienter vers un confrère à même de prendre en charge l’animal, s’il ne s’agit pas de soins courants. Le passage des cirques nous permet d’avoir des anecdotes à raconter. La présence d’animaux sauvages dans les zones maritimes, ou la proximité de réserves ornithologiques, de chasse ou de préservation de certaines espèces nous amène à voir de près et à manipuler des animaux peu « approchables » dans d’autres circonstances. Il arrive parfois de soigner des animaux sauvages comme des rapaces.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à devenir ASV ?
L'amour des animaux depuis ma plus tendre enfance est déjà un point très fort. Ensuite le coté médical est très intéressant, nous apprenons beaucoup lors de nos formations. C’est un métier de soignant, si on aime seulement jouer avec ou toucher un animal, il vaut mieux envisager de devenir éducateur canin ou toiletteur… La nécessité de soigner impose certaines contraintes envers l’animal (et ses maîtres !) : il ne faut pas occulter la réalité de la mort, et être capable de la supporter.
Que leur apportez-vous ? En quoi contribuez-vous à leur bien-être ?
Nous tentons de leur apporter la même chose que ce qu’une infirmière apporte à un patient humain : des soins adaptés, une aide pour franchir les moments de maladie, du respect, une meilleure qualité de vie, des conseils, un soutien à leurs maîtres pour le bien être à la fois des animaux mais aussi des humains avec qui ils vivent. Lorsqu'un animal arrive blessé ou pour un soin quelconque il est souvent dans un état de stress, l'ASV est là pour le prendre en charge, le rassurer, elle veille à son bon rétablissement en ayant une surveillance constante surtout lorsqu'un animal a subit une chirurgie. Elle s'occupe de son bien être en veillant par exemple a contrôler régulièrement sa température et à le réchauffer si besoin est.
Y a-t-il une formation spécifique à votre métier ? Si oui, laquelle ?
La seule formation d'auxiliaire vétérinaire reconnu par la branche vétérinaire est délivré par l'APFORM. La formation d’ASV est effectuée en alternance pendant une durée de 2 ans, en contrat d’apprentissage ou en contrat de professionnalisation. Il faut donc trouver un vétérinaire employeur dans le cadre d'un contrat de professionnalisation ou d'apprentissage.
Il existe par ailleurs des formations par correspondances elles peuvent être intéressantes notamment pour les personnes qui travaillent déjà ou qui souhaitent une reconversion professionnelle. Mais, lors de ces formations, il est indispensable de réaliser des stages pour acquérir de la pratique. Ces formations ne délivrent pas de diplôme reconnu par la convention collective, mais les avoir suivi peut être la marque de la forte motivation qui anime la/le candidat(e) à un poste d’ASV, et sera peut être un plus lors d’une embauche. En effet, jusqu’à présent, les vétérinaires n’ont pas l’obligation d’embaucher du personnel diplômé, sauf dans les hôpitaux vétérinaires. Les vétérinaires forment parfois leur ASV sur le tas et leur apprennent tout.
Quelles sont les compétences nécessaires à l’exercice de votre métier ?
Sur le plan déontologique le travail de l'ASV doit s'effectuer dans le respect des règles imposés au vétérinaire praticien, sous peine d'engager la responsabilité professionnelle de ce dernier. Elles devront donc observer en toutes circonstances un devoir de réserve. Sur le plan réglementaire, l'exercice de la médecine et de la chirurgie des animaux est réservé aux vétérinaires. Les actes de diagnostics d'interprétation de résultat d'examens, de prescription, de certification, d'anesthésies et de chirurgie sont donc exclus des attributions de l'ASV, sous peine d'exercice illégale de la médecine vétérinaire susceptible d'engager leur responsabilité propre. Les activités liées aux soins seront pratiqués a la demande et sous le contrôle du vétérinaire qui pourront intervenir à tout moment. Il appartiendra à l'ASV de respecter les limites de son rôle et de référer sans délai au praticien toutes les situations qui relèvent de sa seule prérogative.
Sur le plan relationnel, l'ASV est systématiquement à l'interface entre le vétérinaire et le client; a ce titre elle a une responsabilité importante dans la première impression du client et dans l'image du cabinet ou de la clinique. C'est pourquoi elle devra respecter les impératifs de l'accueil professionnel en adoptant une présentation soignées et un comportement avenant et respectueux à l'égard de la clientèle.
Sur le plan de la sécurité, l'ASV est exposé à des risques spécifiques liés :
– aux contact avec les animaux : morsures, griffures transmission des zoonoses
– au contact avec des déchets de soins, des matériaux coupants et piquants
– à l'exposition aux rayonnements ionisants
– a la manipulation de produits corrosifs toxiques ou inflammable utilisés pour certains actes ou pour la conservation des prélèvements
– à la manipulation de certains appareillages ou instruments dangereux
Pouvez-vous nous décrire une journée type ?
Le matin ouverture de la clinique, regarder si il y a eu des urgences lors de la fermeture, rappeler les clients, déballer la commande, répondre au téléphone, prendre les rendez vous, accueillir la clientèle, aider le vétérinaire au soins, à la chirurgie, effectuer les analyses de sang sur place, surveiller les animaux sur place, faire la vente des produits aliments, médicaments, matériel. Nettoyer les locaux. Fermeture de la clinique.
Quelles sont vos conditions de travail (physiquement, psychiquement, humainement, légalement…) ?
C’est un travail stimulant par sa diversité et les nombreux contacts humains (et animaux) qu’il procure. Comme dans tout milieu de soin, le stress des urgences est réel, ainsi que celui lié à la mort de nos patients. L’activité parfois intense des cabinets et cliniques peut être considérée comme épuisante ou stimulante en fonction de chacun. Une bonne ambiance dans l’équipe est, comme partout, un atout. Nous devons également faire face à la détresse et a la tristesse des clients face a leur animaux malades. La souffrance animal car il ne faut pas oublier que nous recevons les animaux qui viennent juste pour leur vaccin et les autres qui ont des pathologies.
Nous portons également les animaux et parfois, certains sont lourds. Ensuite vient le port des sacs de croquettes 15KG, des cartons de livraisons. D'un point de vue légal, cela s'applique surtout à devoir porter des protections et dosimètre lors d'exposition à des rayons.
Pouvez-vous nous donner une fourchette de salaire ?
Le salaire se traduit en fonction de l'échelon que nous avons dans notre convention collective. Il existe 5 échelons. Le salaire moyen se situe entre 1100 euros et 1300 euros. Il peut monter ensuite grâce à l'ancienneté plus haut.
Pensez-vous que ce métier va se développer avec le temps ?
Certaines d’entre nous aimeraient, comme nos collègues anglaises, avoir des responsabilités plus grandes, en ce qui concerne les petits actes chirurgicaux, le suivi des anesthésies… La plupart des vétérinaires n’y sont pour l’instant pas favorables….Nous espérons acquérir un plus haut niveau de technicité….