Animateur / animatrice en médiation animale
Animateur / animatrice en médiation animale - Photo by Viktor Nikolaienko on Unsplash
La médiation animale est une pratique qui vise à mettre en contact dans une relation « triadique » un animal (domestique ou non) avec une personne fragilisée (en situation de handicap, en souffrance ou en difficulté), par l’intermédiaire d’une personne professionnelle de l’animation. L’animateur.trice est aussi couramment appelé.e « intervenant.e en médiation animale ».
Autrement dit, lorsqu’une personne est en situation de fragilité, l’animateur.trice en médiation animale, qui connait ses animaux et les a préparés à de telles mises en situation, facilite une rencontre bénéficiaire/animal dans une optique thérapeutique : augmentation du bien-être, atténuation des symptômes d’une pathologie, amélioration cognitive ou sociale, etc.
Comment devenir animateur / animatrice en médiation animale ?
On peut pratiquer la médiation animale sous trois statuts différents :
- salarié, dans une institution de médiation animale qui embauche plusieurs animateurs et animatrices, ou directement pour le compte d’une institution spécialisée (hôpital, Ehpad, institution paramédicale, etc.)
- indépendant, dans sa propre structure (microentreprise, association, entreprise ou société), que ce soit en itinérance ou dans ses propres installations
- bénévole, dans une association, sans rémunération. Ce dernier statut concentre souvent (mais pas toujours) des personnes moins qualifiées.
La loi n’exige aucun diplôme ni aucune certification pour exercer la profession d’animateur.trice en médiation animale. En effet, cette pratique n’est pas une pratique de thérapie pure, elle est une méthode d’animation dont les résultats peuvent être thérapeutiques.
Cependant, le contact avec des animaux et des personnes fragilisées exige d’avoir acquis un ensemble de compétences, savoir-faire et savoir-être dignes d’une activité professionnelle, sérieuse et éthique.
Profils
La médiation animale est une profession majoritairement féminine, mais qui intéresse de plus en plus de publics masculins. Les personnes qui se lancent dans une activité de médiation animale viennent d’horizon très larges. On distinguera notamment :
- les professionnel.le.s du monde médicosocial (psychologues, psychomotriciens, ergothérapeutes, etc.) qui souhaitent ajouter l’animal à leur panel d’actions possibles, et apprennent la médiation animale comme un complément à leur pratique actuelle
- les personnes en reconversion totale, qui quittent une carrière plus ou moins longue, et souhaitent donner plus de sens et plus d’équilibre à leur vie (des anciens cadres, fonctionnaires, salariés de tous horizons)
- les personnes qui s’orientent vers la médiation animale dès leurs études (tous niveaux d’études, depuis le BP JEPS par exemple, mais aussi chez des universitaires).
Compétences requises
- être confiant avec ses animaux, qui deviendront ses « collègues », et maitriser les besoins et la relation avec les races possédées
- aimer profondément les relations humaines : empathie et bienveillance, être à l’aise avec les handicaps
- rigueur et professionnalisme
- proactivité et soif d’apprendre et de s’améliorer en permanence
Salaire moyen
En tant que salarié (non dirigeant) : entre le SMIC et 1,25 SMIC (débouchés néanmoins limités en termes de postes disponibles)
En tant qu’indépendant (ou salarié de sa propre structure) : Tout dépend de la capacité de la personne à nouer des partenariats solides avec des institutions (clients) réguliers. Certains en font une activité à mi-temps (500-800€), quand d’autres n’ont pas de difficulté à dépasser les 2000€ de rémunération.
Témoignage du professionnel
Formateur et coach auprès de nombreux.ses porteurs de projet en médiation animale, Tristan FERRE nous donne son point de vue de professionnel du monde animalier sur le métier de d’animateur / animatrice en médiation animale.
Avec quels animaux peut-on travailler en médiation animale ?
Si vous démarrez tout juste, il n’est pas nécessaire d’investir dans de lourdes installations. De nombreuses intervenantes démarrent en itinérance avec leurs propres animaux de compagnie : en premier lieu leur chien ou leur chienne, et quelques NACS qui se prêtent très bien à la médiation animale : Chinchillas, lapins, cochons d’inde.
Au contraire, ceux qui disposent d’un lieu, comme les fermes pédagogiques, ont un choix plus large : équidés, poules, perruches, animaux de ferme. En fait, on peut faire de la médiation avec n’importe quel animal, tant qu’il ne présente pas un danger pour le bénéficiaire.
Quelle est la journée type d'un animateur en médiation animale ?
La journée commence par le nourrissage et le soin des animaux. Assurer leur bien-être est une priorité. Ensuite une personne seule fait généralement une séance d’une heure le matin et une l’après-midi, surtout si des déplacements sont à prévoir. La journée est entrecoupée de moments de repos pour les animaux, que l’animateur utilisera pour préparer de nouveaux ateliers / nouvelles animations, gérer l’administratif et se faire connaitre.
Quelles sont les principales difficultés de cette profession ?
J’en vois deux : celle de se faire connaitre, et donc de remplir son carnet de réservations (une compétence que beaucoup fuient au début), et la charge mentale et émotionnelle que cette activité exige. Au cours d’une séance, même d’une heure, il peut y avoir beaucoup d’émotion, qu’il faut apprendre à gérer. L’échange et le partage avec ses pairs aidera l’intervenant.e à s’en détacher.
Tristan FERRE, pour Wamiz.com
Consultant et animateur de la formation « Je lance mon projet animalier : fermes pédagogiques et médiation animale »