Bonjour !
J'avais envie de vous présenter une petite nouvelle écrite hier soir sur un coup de tête. J'espère que ça vous plaira :D N'hésitez pas à commenter si ça vous a plu, je prends toutes les critiques avec le sourire ! Je vais poster la nouvelle sur plusieurs posts, la nouvelle ne passant pas sur un seul post, désolée d'avance *)
Disclaimer : Ce texte est mon entière propriété. Toute copie sans autorisation est interdite.
LOUP
La route semblait un peu plus longue tous les jours depuis que Matthieu avait été arraché de ma vie. J’ignorais comment c’était arrivé. Peut-être n’avais-je pas été à la hauteur. Peut-être l’avais-je mérité. Les lunes passées à hurler après la boule poussiéreuse là haut ne l’avait pas ramené. J’étais seul désormais. Jours et nuits se succèdaient dans une danse dont j’ignorais la longueur jusque là. Tout paraissait plus terne, plus morne depuis que mes pattes foulaient sans but ces routes bétonnées.
Les pluies récentes avaient sali ma robe immaculée, la couvrant d’immondes taches brunes que même mes coups de langue acharnés n’avaient réussi à retirer. Mes coussinets usés refusaient peu à peu de m’obéir. Je n’avais plus goût à rien et les nombreux trottoirs que je traversais n’arrangeaient pas mon affaire. Parfois, j’en croisais un qui lui ressemblait, rare moment de bonheur dans cette existence de ténèbres, et je courrai comme un fou vers lui, la queue battant l’air furieusement. Mais ceux-là étaient rarement seuls. Un homme ou une femme venait sans cesse l’arracher de ma gueule, coupant court à mes envies de retrouvailles et me plongeant un peu plus dans mon désespoir.
La semaine passée, l’un d’eux m’a jeté une brique en hurlant, croyant à tort que j’allais attaquer la précieuse marmaille qui semblait pourtant se plaire avec moi. Ce petit homme que je cru être Matthieu s’en est sorti indemne, qui serai-je pour lui faire du mal. Moi, en revanche, je suis mal retombé. Ma patte blessée n’est qu’une vaine douleur. Mon coeur se languit tous les jours un peu plus et chaque heure de son absence élargit peu à peu la souffrance qui anime mon âme aujourd’hui.
Après un bien maigre repas, mes pattes m’ont menées dans un coin de verdure reculé de la ville. Les hommes aux longs filets parcourent les rues dès que le soleil est haut dans le ciel. Ils ont l’air gentil et je sais qu’ils cherchent à m’aider. Mais je ne suis pas encore désespéré au point d’abandonner. Bien malgré moi, je crois toujours pouvoir le retrouver, peu importe la distance et la douleur. J’ai beau être moins fougueux et rapide que je l’étais autrefois, je reste convaincu que l’envie de le revoir suffira à nous réunir. J’ignore ce que je lui dirais pour qu’il m’aime à nouveau, mais je suis certain que quand je le verrai, les mots exacts s’aligneront devant mes yeux.