Papi Coussin est à la porte de sa maison. A côté de lui, son chien Malidor Remue dans tous les sens. Papi Coussin glisse la clé dans la serrure et ouvre la porte. Malidor fonce dans la maison. Quel animal idiot ! Nous nous glissons à l’intérieur puis miaulons pour signaler notre présence.
-Vous êtes là, mes choupettes ?
Je grogne en mon fort intérieur : Qu’il est bête ! Bien sûr qu’on est là, puisqu’il nous voit !
Je suis certaine que ma mère pense la même chose. Je jette un regard vers elle, mais elle n’a pas l’air embêtée. Elle se dirige vers les jambes du papi et miaule à s’en casser les oreilles. C’est comme ça qu’on réclame quelque chose chez les gens. Papi Coussin caresse Millie et dit :
-Tu es fatiguée, ma Millie ? Mais oui, ma belle !
Puis il sort un vieux panier de Malidor, le secoue puis met à l’intérieur un coussin mou. Je m’installe à l’intérieur, ma mère à côté de moi. Mais le sommeil ne veut plus me venir. Malidor n’arrête pas de tourner autour de nous en jappant. Mais que voulez-vous ? Les chiens sont si idiots ! Mais je m’endort quand même.
Quelques heures plus tard, je me réveille. Ma mère est déjà sortie. Je m’étire et la rejoins. Elle est assise en train de fixer quelque chose. Je suis son regard et découvre un gros camion avec des gens qui entrent et qui sortent en transportant des gros cartons.
Bizarre… Jamais depuis mes quatre mois de ma vie, je n’ai vu d’évènements comme ceci. Je me tourne vers ma mère et lui demande:
-Qu’est-ce que c’est ?
-Je ne sais pas. Jamais de gros véhicule comme celui-là n’est venu au village !
Je reporte mon regard, déçue, sur ce spectacle étrange. Enfin, une voiture rouge fait son apparition. Un jeune couple y descend en claquant la porte. L’homme a les cheveux bruns et porte des lunettes noires. Une femme blonde le suit. Elle porte d’étranges chaussures hautes. Ils regardent la belle maison avec fierté. J’ai envie de les saluer, je me dirige alors vers eux, en faisant bien attention d’éviter les pieds des descendeurs de cartons. Ma mère m’appelle, mais je fais la sourde oreille. Je marche prudemment vers les deux jeunes gens. Je miaule vers eux et me frotte à leurs jambes. Mais soudain, la femme hurle en me voyant. Elle me donne un coup de pied qui me projette dans les airs à quelques mètres d’elle. Ma mère accourt apeurée, et griffe la dame. Le monsieur l’attrapa par la peau du cou et la lança près de moi. Je me relève avec quelques peines, puis me précipite vers ma mère.
-Maman ! Pardon, j’aurai du t’écouter !
Je miaule de désespoir. Mais elle leva la tête et posa ses pattes sur le sol et se leva.
-Ce n’est pas grave. Ces gens ne valent pas mieux que des souris !
Malheureusement, le couple n’en a pas fini. L’homme s’apprêtait à nous frapper d’un gros coup de pied. Je ferme les yeux, attendant le coup...