Justifications de catégories psychopathologiques
Des catégories de troubles mentaux ont été proposées depuis l’Antiquité. Un papyrus égyptien d’environ 1900 avant notre ère décrit des troubles mentaux provoqués par la montée de l’utérus. Les Grecs appelleront ces troubles « hystérie » (hustera = matrice). Pour attirer la matrice vers le bas, les Égyptiens, Hippocrate, Galien et même encore Ambroise Paré au XVIe siècle exposaient les organes génitaux à la fumée produite par des substances précieuses et parfumées1.
Dans le Corpus hippocraticum, on distinguait l’épilepsie, la frénésie (l’état confusionnel), l’agitation mentale sans fièvre (appelée aujourd’hui en psychiatrie « manie »), la mélancolie, les peurs excessives, les soucis exagérés2.
De nos jours, les principaux objectifs de l’identification des maladies, physiques et mentales, sont de faire des diagnostics et des pronostics, suivis, tôt ou tard, d’explications et de principes pour des décisions pratiques : choix de traitements, reconnaissance d’invalidité, remboursement de soins, sélection de personnel, etc.
Certaines classifications ont un but purement utilitaire. Ainsi, au XVIIIe siècle, Joseph Daquin – promoteur de méthodes humanitaires pour les malades mentaux, annonçant celles de Pinel – a défini six catégories pour répartir les malades dans des espaces séparés : fous furieux (ou fous à lier), fous tranquilles (à enfermer sans attacher), extravagants (à surveiller constamment), insensés (à comportement imprévisible), imbéciles (à conduire comme des enfants), fous en démence (ayant besoin de soins physiques)3.
Très intéressant à lire surtout quand la poële se mêle du chaudron!!!