Un petit texte que j'ai écrit sur Casey
Né pour garder
Alors que je n’étais qu’un petit chiot, ma mère m’a dit dans son dernier souffle « Casey, depuis des générations, nous gardons ces terres sur lesquelles je t’ai donné la vie, j’ai cru qu’en étant bonne gardienne, mes maîtres m’épargneraient, mais je me suis trompée. Je suis trop vieille et trop fatiguée, je ne leurs suis plus utile ».
« Promet moi de te montrer bon gardien Casey, ta survie en dépend. Et si un jour, le portail s’ouvre, fuis sans te retourner et cours le plus loin possible. Dehors les dangers te guetteront partout, mais on dit aussi que des « Coeurs Purs » sillonnent les routes pour venir en aide aux chiens ».
« Maman, comment saurais-je si ces gens
sont honnêtes ? »
« Fie toi à ton instinct Casey, je te guiderai de là où je serai et suis ta bonne étoile, elle te guidera vers ton destin »
J’ai suivi les conseils de ma mère et après plus d’un an de bons et loyaux services, j’ai fui sans me retourner, amaigri, épuisé, et comme me l’avait prédit ma mère, j’ai croisé les cœurs purs. Mon destin m’a mené ici en France il y a plus d’un an après un long voyage dans une famille où je n’ai plus jamais reçu de coups, où je n’ai plus jamais entendu de cris, où j’ai découvert pour la première fois ce qu’était un jouet et où j’ai testé, ébahi, le confort d’un panier douillet. J’aurais tant aimé que ma mère puisse elle aussi connaître cette vie qu’elle n’a jamais eue.
Peu de temps après mon arrivée, j’avais si peur que ce rêve se brise que j’ai voulu me montrer le meilleur gardien qui soit, bien trop gardien parfois au goût de ma maîtresse qui ne m’en a jamais voulu pour autant, comprenant la garde formatée dont j’avais été victime malgré moi. Aujourd’hui, ma famille ne cesse de me répéter que je peux souffler, que plus jamais personne n’exigera rien de moi, mais la garde est dans mon sang comme elle l’était dans celui de ma mère qui y a laissé sa vie ou dans celui de mes ascendants mastins. Chaque jour, j’ai hâte de me lever pour me poster sur ma « Terre des Lions » comme l’appelle les enfants avec qui je vis à présent et pour qui je donnerais ma vie pour protéger la leur. Cette terre des lions, c’est ma colline, d’où je vois au loin plusieurs rues du village….Et quoiqu’il arrive, je régnerai ici sur cette terre qui est désormais la mienne jusqu’à mon dernier souffle.