La date exacte me manque, je dirai, pour être la plus précise possible, que nous étions le samedi du milieu du mois de décembre 2002. Il y a donc 13 ans que le souvenir de ce jour est devenu vague dans ma mémoire.
Les fêtes de noël approchaient à grand pas et je m’apprêtais pourtant à recevoir le plus beau cadeau que l’ont puisse m’offrir.
J’avais 17 ans.
Mon petit ami et moi roulions tranquillement dans sa Honda bleue vers la Côte d’Or depuis deux bonnes heures. L’appétit, la soif, le pipi et le sommeil ne me manquaient pas, comme si mon corps s’était arrêté de fonctionner pour emmagasiner assez d’énergie durant les longues années qui me relira à mon petit être. Nous serions deux désormais et il fallait que je charge mes batteries pour 13 ans.
Je regardais simplement le paysage défilé sous mes yeux.
Nous sommes arrivés dans une vieille et grande ferme où un monsieur, qui semblait du même âge que sa bâtisse, nous accueillit chaleureusement.
Il nous emmena dans un immense hangar où était parqué beaucoup de chiot sans leurs parents. Outre les goldens retriever, je découvris aussi des petits Saint Bernard.
Le monsieur me montra l'infini parque qui me concernait. Celui des chiots goldens retriever mâles. Ils étaient tous aussi beaux les l’uns que les l’autres. Leur couleur était identique, ni blanc, ni marron foncé, elle était à mi chemin entre les deux. Un beige clair qui devenait magnifique dans la neige et absolument dégueulasse dans la boue.
Comment choisir parmi tous ces clones.
Il ouvra la porte de l’enclos. Toute la marmaille fila dehors tout excité de découvrir un nouvel environnement.
Je ne bougea pas, j’attendis quelques instants en les regardant et je me demanda encore lequel j’allais choisir. Aucun ne m’attirait plus que les autres mais ils me faisaient tous craquer. Et si je les prenais tous ? Non, je ne pouvais pas, que diraient mes parents qui étaient déjà à moitié réticent.
Ils sont tous partis à l’opposé de moi en jouant. Mais j’ai continué à ne pas bouger d’un pas. Je les observais. Je décida de m’accroupir. L’un deux tourna alors la tête vers moi, il semblait que je l’intéressais. Il a fait alors demi tour pour courir vers moi en laissant ses frères jouer entre eux.
Il arriva à ma hauteur pour finir sa course juste à côté de moi. Ma main fût tout de suite attirée par son pelage si doux. J’approcha ensuite ma tête vers la sienne, il ne me faisait pas de léchouille mais il resta avec moi. Je ne lui faisais pas peur.
Les autres chenapans rappliquèrent aussitôt. Et depuis cet instant, je ne lâcha plus celui qui m’avait choisi. Je ne voulais plus le perdre de vue.
Je décida de l’appeler Zack...