METRO 23/04/2012
Tumeurs mammaires, cataracte, yeux purulents, blessures, pathologies sévères... Les hommes n'ont pas le monopole de la souffrance : 181 animaux d'un élevage de Chigné dans le Maine-et-Loire ont été saisis mardi et recueillis par la Société protectrice des animaux (SPA). "Les conditions de vie dans lesquelles ils vivaient étaient innommables. Certains chiens sont dans un état inquiétant", raconte la SPA à METRO.
L'éleveur mis en cause est soupçonné de maltraitance animale et de non-respect des règles sanitaires et de protection. Après une plainte de la cellule anti-trafic de la SPA déposée en septembre 2011 sur la base de témoignages et d'une enquête qu'elle a préalablement menée, l'affaire est aujourd'hui entre les mains de la justice. "Pour l'heure, les animaux ne sont pas adoptables car ils sont sous réquisition judiciaire". Une mesure conservatoire le temps de savoir si les 135 chiens, 33 chiots et 13 chats, font partie de ce que la SPA surnomme "les élevages de la honte".
Tumeurs liées à la reproduction intensive
Mardi, une perquisition a été menée chez l'éleveur qui a été placé en garde à vue. Les chiens vivaient dans des cages sur un lit d'excréments, sans eau, ni nourriture. Les animaux auraient passé de nombreuses nuits dehors avec des températures bien en dessous de zéro, indique la SPA. Des femelles reproductrices présentaient "des tumeurs non soignées certainement liées à une reproduction intensive". Les chats, confinés dans des pièces tapissées d'excréments, avaient les yeux collés par le pus provenant de diverses blessures non traitées. Sans parler de l'odeur, insoutenable.
Contrôle de la DDPP ?
Selon nos informations, ce n'est pas la première fois que l'éleveur est soupçonné de ces mêmes faits dans le département. Il opérait simplement sur un autre périmètre il y a quelques années. La société qui défend la cause animale se dit démunie face à ce genre d'affaires de plus en plus nombreuses. "Comment expliquer que les services de la DDPP (direction départementale de la protection des populations) qui étaient passés dans cet élevage il y a six mois n'aient pas été plus loin pour protéger les animaux ?" s'interroge-t-elle.
Peut-on parler de défaillance des services de la préfecture de Maine-et-Loire ? "La DDPP a rédigé deux procès-verbaux en septembre après deux plaintes visant l'élevage, répond l'intéressée contactée par Metro. Elle a donc saisi la justice. C'est désormais le parquet d'Angers qui est chargé de l'enquête". Les animaux étaient destinés à la vente aux particuliers. De quoi inciter ces derniers à plus de vigilance sur les conditions d'élevage.