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Ces motivations biologiques ne vont sans les comportements naturels de l'espèce concernée. Et il est pour le moins troublant de constater à quel point les comportements naturels d'un chien sont régulièrement ignorés et contrariés.
On le promène en laisse, on lui demande de marcher au pied, on l'empêche de rejoindre d'autres chiens et de les renifler, on l'empêche de s'accoupler (ce qui est malheureusement une bonne chose), on lui donne à manger des croquettes, on le laisse seul pendant de longues heures, on le soumet de force, on le dresse, on l'adopte précocement, on l'empêche d'aboyer et de grogner, on ne lui fournit pas assez d'activités, on ne lui permet pas d'explorer à loisir, on le punit s'il fait ses besoins à l'intérieur, on le fait dormir avec soi, on l'ignore s'il mordille, et la liste pourrait encore être très longue.
Quelle que soit la définition qu'on donnerait au bien-être d'un chien, peut-on imaginer qu'il puisse l'être à force de ne pas pouvoir agir en chien ?
Pour autant, il y a des circonstances qui font qu'il est inévitable de ne pas aller dans le sens des comportements naturels du chien. Je pense notamment à l'empêcher de se reproduire dès qu'il en aurait l'occasion, de devoir le tenir en laisse par souci de sécurité pour lui comme pour les autres ou encore de l'empêcher de rejoindre d'autres chien si cela est forcément synonyme de violente bagarre.
Notre civilisation et nos codes du vivre ensemble nous imposent parfois d'imposer au chien. Malgré cela, et par respect pour le chien et sa nature, il serait indéniablement bon pour lui de contrarier au minimum ses comportements naturels.
Mais ce qu'il y a la fois de merveilleux et d'effroyable avec un chien, c'est qu'il est encore capable de témoigner de l'attachement aux personnes qui le maltraitent, physiquement et/ou psychologiquement.
Cet attachement à l'homme lui est en fait vital et fait partie de ses besoins biologiques. Sans l'homme, la survie de l'espèce chien domestique serait menacée dans sa forme actuelle. L'homme est donc indispensable aux chiens ; la réciproque n'est pas vraie.
" Comportementaliste canin "