"Voilà des années que les associations de protection animale se battent pour obtenir la redéfinition du statut des animaux, qui rappelons-le sont aujourd'hui encore considérés comme des "biens meubles".
Des êtres vivants et sensibles.
Mais pour la première fois, des intellectuels, philosophes, écrivains, historiens, parmi lesquels Boris Cyrulnik, Michel Onfray, Erik Orsenna, André Comte-Sponville ou encore Alain Finkielkraut, se mobilisent pour réclamer à leur tour la reconnaissance des animaux par le code civil comme des êtres vivants et sensibles.
Une initiative bien sûr soutenue par la Fondation 30 millions d'Amis, qui n'a de cesse de s'indigner contre l'aberration que constitue selon elle l'article 528 du Code Civil.
Dans un manifeste publié ce jeudi 24 octobre, ces penseurs déplorent de constater que "toute tentative de faire évoluer cette classification se heurte à la force des habitudes et soulève invariablement des objections d'ordre économique".
"Une catégorie propre doit leur être ménagée"
"Certes les animaux ne sont pas des humains. ce n'est pourtant pas la proclamation d'une dignité métaphysique, mais certains attributs - capacité à ressentir la douleur et le plaisir notamment - que les humains partagent avec au moins tous les vertébrés, qui enracinent les droits les plus fondamentaux. Et bien que dans diverses réglementations françaises et européennes les animaux soient reconnus pour leur qualité d'"êtres sensibles", encouragées en ce sens par les progrès de la connaissance scientifique, ils demeurent de manière de plus en plus contradictoire des biens meubles dans notre code civil" écrivent-ils.
"Pour que les animaux bénéficient d'un régime juridique conforme à leur nature d'êtres vivants et sensibles et que l'amélioration de leur condition puisse suivre son juste cours, une catégorie propre doit leur être ménagée dans le code civil entre les personnes et les biens".
En deux siècles, le rapport des hommes et des animaux a considérablement évolué. Les propriétaires d'animaux considèrent leurs compagnons à 4 pattes comme des membres à part entière de la famille, mais ils ont toujours le même statut qu'un fauteuil, ou une armoire !
Reconnaître les animaux comme des êtres vivants et sensibles permettrait de mieux les protéger contre les maltraitances et injustices dont ils sont trop souvent victimes.
Lors de sa compagne électorale, François Hollande s'était prononcé en faveur d'une évolution de ce statut. "Nous pourrions (...) faire une distinction entre l’animal et les choses, comme en Allemagne" avait-il alors déclaré à la Fondation 30 Millions d'amis.
Par Sophie Le Roux"
Il serait temps que ça bouge......
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