"Les Québécois, de mauvais « parents » pour les animaux ?
Suite au reportage choc diffusé à l’émission de télé Enquête, le jeudi 21 avril, sur les pratiques plus que douteuses de la fourrière Le Berger blanc, plusieurs d’entre nous sont tout simplement choqués et s’insurgent, avec raison ! Mais, au-delà de cette horrible histoire de cruauté, il faudrait vraiment se demander si nous n’avons pas un gros problème de société sur les bras…
Car, en effet, le nombre d’animaux domestiques abandonnés et qui se retrouvent dans les différents refuges du Québec est tout simplement effarant et inquiétant !
Et, alors que les refuges pour animaux sont surpeuplés et débordent, que les usines à chiots pullulent au Québec et produisent encore plus de petites bêtes, les Québécois que nous sommes achètent encore et encore, sans réfléchir, sur un coup de tête, des animaux domestiques à l’animalerie du coin pour s’en départir, quelque temps plus tard, comme de vulgaires mouchoirs que l’on jette aux poubelles après usage.
Les Québécois que nous sommes, capables de changer la couleur du Québec en une soirée avec le déferlement d’une vague orange, fiers de nos différences culturelles et « trippant » sur le Canadien de Montréal même s’il a perdu, ne sont pas de bons propriétaires ou de bons « parents » d’animaux…
Vous pensez que j’exagère ? Vous êtes donc de ceux qui, comme moi, ont un vieux chien de 14 ans à la maison, que vous aimez tendrement, ou encore un adorable chat qui vit avec vous depuis dix ans déjà. Eh bien, vous êtes peut-être une exception… Ouvrez-vous les yeux et regardez bien ces statistiques :
DES CHIFFRES QUI PARLENT
Près de la moitié (45 %) des ménages québécois ont un animal de compagnie, mais ils ne gardent cet animal qu’en moyenne deux ans (alors que la longévité des chats et des chiens va souvent au-delà de 12 ans). Le Québec est le numéro un, le champion, de l’abandon d’animaux domestiques en Amérique du Nord, car nos chiffres dépassent toutes les provinces canadiennes et les États américains. Au Québec, beau temps, mauvais temps, nous abandonnons un demimillion d’animaux de compagnie chaque année. Ces animaux atterrissent généralement dans un refuge quelconque et la grande majorité d’entre eux, soit environ 80 %, sont éventuellement euthanasiés. Au Québec, il y a près de 1 800 usines à chiots qui produisent « à la chaîne » annuellement 4 000 000 de petites bêtes qui seront vendus ici et ailleurs, au Canada et aux États-Unis. Au Québec, nous sommes, grosso modo, 8 millions de gens et nous abandonnons 500 000 animaux domestiques par année. Pour bien comparer, sachez qu’en France, ils sont environ 63,4 millions d’habitants (soit huit fois plus que nous) et ils abandonnent seulement 100 000 animaux (cinq fois moins que nous)… On estime que la moitié des abandons d’animaux, soit 50 %, se font généralement autour du 1er juillet, au moment des déménagements."