A Séry-Magneval (Oise), une enquête qui a duré 7 ans a conduit au tribunal un couple d’éleveurs de chiens. Il leur est reproché des « sévices graves et actes de cruauté envers des animaux domestiques ». Des éleveurs qui avaient pourtant pignon sur rue et qui avaient déjà fait l’objet d’enquêtes par le passé.
Quarante-six chiens de races dans des conditions pitoyables. Parmi eux des bouledogues français et des dogues de Bordeaux vivant enfermés « dans des caisses empilées (…) sans bénéficier d’un minium de soins ». C’est le triste constat de l’association de protection animale One Voice, qui a enquêté durant sept ans et s’est constituée partie civile dans cette affaire.
« Certains ne savaient pas marcher en laisse, d’autres ne pouvaient même pas marcher lorsqu’on les a trouvés », relate Muriel Arnal, présidente de One Voice à nos confrères du Parisien en date du mercredi 29 juin 2011. « Les chiens survivaient dans des caisses, empilées les unes sur les autres, d’autres dans des parcs pour bébés. Vingt-sept vivaient dans la même pièce. »
Des chiens traumatisés
Traumatisés, les animaux ont été pris en charge en mars dernier par des vétérinaires avant qu’on ne leur trouve des familles d’accueil. Certains chiens n’ont pas survécu, déplore encore Muriel Arnal. Les cas évoqués sont « extrêmes », selon Francis Collignon, Dr vétérinaire, rapporte encore le quotidien. « Au-delà du risque de désocialisation, les animaux peuvent être effrayés par une moindre feuille qui bouge ou acquérir des comportements agressifs. »
Le couple d’éleveurs qui devra répondre de plusieurs chefs d’accusation dont des « sévices graves et actes de cruauté envers des animaux domestiques » avait pourtant pignon sur rue. Il est évoqué également que ces éleveurs auraient pu bénéficier de « soutiens forts ».
Pire, ces faits qu’on leur reproche ne sont pas une première. Depuis 2004, One Voice, alerté par des témoignages, était déjà intervenue avec l’aide de la DDPP de l’Oise (Direction départementale des protections des populations, l’ex DVS – Direction des services vétérinaires).
Déjà à l’époque, des chiens vivant dans cet élevage avaient été découverts vivant dans des conditions déplorables. Des chiens vendus entre 1 000 et 1 500 €. Les chiens avaient alors été saisis et répartis dans des refuges. Mais faute d’éléments, ils ont dû être par la suite rendus à leurs « propriétaires », qui poursuivront leur activité d’élevage.
Cette fois, les éleveurs encourent deux ans de prison et 30 000 d’amende. One Voicie, par la voix de sa présidente, espère aller plus loin en réclamant « la confiscation définitive des animaux et une interdiction définitive de détenir un animal ».