Bonjour,
C'est une question pertinente, mais la réponse n'est pas évidente : c'est toute la difficulté du travail de docteur, justement. Les signes cliniques sont inconstants, et plus on cherche à prévenir, moins on est précis.
De plus, il s'agit d'une maladie contre laquelle l'organisme lutte, en compensant le manque par un effort supplémentaire (dans le cas d'un rein partiellement détruit, le reste travail deux fois plus) : la conséquence est que les signes cliniques peuvent rester discret jusqu'à cette phase de décompensation. Et c'est une évolution fréquente des maladies rénales.
Donc ne vous culpabilisez pas : il n'y avait peut-être pas assez d'éléments pour tirer la sonnette plus tôt.
Maintenant, les signes d'alerte sont à croisés pour aboutir à un diagnostic de certitude : amaigrissement, mauvaise halène, poil terne, déshydratation, perte d'appétit, vomissements... la liste est non exhaustive car la maladie peut affecter d'autres organes, il peut y avoir des troubles secondaires.
Le poids est pour moi un signe assez préventif, il évolue sur une courbe dont la pente varie fortement juste avant la décompensation : un fort amaigrissement sans autre symptôme doit être un signe d'alerte, et il est indispensable de peser le chat régulièrement pour se rendre compte de variation de poids avec un corps si léger (on parle de quelques centaines de gramme par semaine : ça paraît peu mais pour 4kg c'est énorme).
En clinique, un chat âgé peut se suivre avec des examens réguliers d'urée et de créatinémie : ces paramètres mesurent l'activité et la souffrance du rein. Mais de la même façon, une analyse sur une courbe est bien plus pertinente qu'une mesure ponctuelle : cela peut être prescrit tous les ans, voir tous les 6 mois ou plus sur des chats suivis pour maladie rénale chronique.
L’interventionnisme pour un chat se discute : ce n'est que mon avis, mais faire des prises de sang contraignantes tous les mois pendant un an, pour prolonger la vie de 6 mois à peine, peut-être vécu comme une souffrance pour l'animal plus qu'un bien. Le problème étant qu'on ne peut jamais prévoir précisément avant de se lancer dans une démarche palliative ou thérapeutique.
A côté de ça, un chat qui compense jusqu'à la dernière semaine et part en très peu de temps, sans que la phase désagréable n'ai duré : mon côté éthologue a tendance à trouver cette solution bien mieux perçue par l'animal (surtout le chat). Il semble que la votre soit partie en quelques jours, elle a évité de longs jours de souffrance, et cela peut être vu comme positif, d'un certain point de vue (surtout celui du chat !)
En vous souhaitant bon courage,
Stéphane
" <p>Stéphane Tardif Docteur vétérinaire CEAV Médecine du comportement cession 2015-2017</p> "