Pour Greylox

Lilamande
Lilamande

Bonjour

Il y a peu, vous avez abordé l'idée que les chats ne ressentaient pas le sentiment de l'amour pour leur maître sur un topic (je ne sais plus lequel), mais qu'ils pouvaient avoir un attachement important. Vous aviez dit avoir beaucoup de choses à dire à ce sujet mais ne l'avez pas fait. Le sujet me paraissant intéressant, je voulais savoir si vous accepteriez de nous en dire un peu plus ?

Bonne journée !

" En avatar ma Maine Coon décédée à l'âge de 14 ans Aujourd'hui Biscuit 7 ans, Prince 3 ans et Lilie 10 ans "
9 réponses
Greylox
Greylox

Message un peu long... coupé en 2 1/2

(re)Bonjour Lilamande Déjà, je précise que ce qui suit vient de mes observations sur les chats que j'ai cotoyés et de quelques lectures. Ça reste mon point de vue de néophyte, je ne suis ni véto, ni comportementaliste.

Pour faire simple, ma démarche avec les chats et les animaux en général est la suivante : ne surtout pas faire d'anthropomorphisme pour essayer de mieux les comprendre et de ce fait mieux répondre à leur besoin.

Ce qui va suivre est peut-être moins vrai pour les chiens cependant je les pense pour certains capables de ressentir des sentiments proches de ceux de l'humain.

Quand je dis que les chats ne ressentent pas d'amour pour leur maître, je parle bien de l'amour au sens humain et pour faire la distinction je parle d'attachement, ce qui, d'un point de vue humain me semble plus proche de ce que peut éprouver un chat pour nous. Selon moi (toujours) les chats ne ressentent pas de sentiments mais sont par contre sujets aux émotions, je dirais même pour pas mal d'entre eux, aux émotions fortes. C'est aussi ce qui va motiver leur comportement. La peur et le stress sont chez eux des moteurs très importants, mais bien sûr il n'y pas que ces deux-là ; l'excitation, la détente, le bien-être font aussi partie.

Ensuite il faut prendre en compte le fonctionnement du chat : le chat est territorial et routinier (il doit bien exister des exceptions bien sûr). De ce fait tout changement sur son territoire ou dans sa routine peut générer un stress, peu de maîtres s'en rendent compte car justement ils leur apposent des sentiments humains. Du coup ils interprètent mal les signes : ils pensent que leur chat est bien alors qu'il est en plein "enfer intérieur" ou à l'inverse le croient malheureux alors que "non, ya pas de lézard, c'est juste que j'ai envie de m'isoler un peu".

Ajoutons enfin un point primordial, surtout pour les chats d'appartement : le bipède est la source de nourriture, le bipède a donc le contrôle sur la raison de vivre du chat : se nourrir. Dans la nature c'est bien la première préoccupation… et pas que pour les chats, toutes les émissions "survival" à la télé le montrent, en dehors de faire du feu, l'urgence pour les candidats est de trouver la nourriture. Donc le bipède a le contrôle sur la ressource la plus importante.

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Greylox
Greylox

2/2

Le bipède est aussi sympa : il donne de la nourriture, rarement autant que le chat n'en souhaiterait mais c'est déjà un bon point. Si le bipède fait bien son boulot, il prodigue aussi des distractions (c'est très réducteur comme mot d'ailleurs) en faisant jouer le félin. Et puis suivant le caractère du chat, le bipède est aussi un compagnon, un être familier avec qui l'on partage (en général) plutôt pacifiquement son territoire. Enfin, pour les chats qui aiment les interactions plus sociales, le contact de la caresse avec le bipède c'est trop de la balle, ça fait écho à la période chaton, ça réchauffe, ça fait la toilette et/ou c'est tout simplement super agréable.

Voilà comment je défini l'attachement d'un chat envers un humain, une somme d'éléments qui fait qu'un individu va prendre de l'importance dans la routine du chat, jusqu'à être un des éléments centraux de sa vie, voire l'élément central de sa vie… suivant le caractère du chat et probablement aussi son vécu car pour le coup j'ai des "preuves" dans mon histoire personnelle que les chats ont une bonne mémoire des humains et des interactions qu'ils ont eu avec.

Ça ne m'a jamais empêché d'aimer mes animaux, je garde juste en tête que je ne peux pas m'attendre à un retour de sentiments identiques.

Un exemple de la distinction que je fais entre émotions et sentiments : Dans la situation que je vis actuellement et dont vous êtes au courant, il me serait facile de me dire "La Miss est malheureuse car son frère n'est plus là". Mais ce serait nier la nature intrinsèque d'un chat pour lui apposer des sentiments humains et donc ce serait probablement faux. Elle doit ressentir un déséquilibre, un manque, un stress mais est-elle malheureuse au sens humain du terme ? Non, je ne pense pas. Est-elle cependant au meilleur de sa forme émotionnelle ? Probablement pas non plus.

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Lilamande
Lilamande

Bonjour Greylox, la différence est très subtile et il est aisé de faire de l'anthropomorphisme.

A la maison nous avons donc 2 minous dont 1 de 4 ans qui au départ me semblait très détaché de nous. Lorsqu'est arrivé le chaton, il a été très perturbé au départ et je me suis rendue compte qu'il tenait à nous. Donc du coup ne pas parler d'amour mais d'attachement. Il s'est rapproché de nous, vient plus souvent chercher des câlins et des caresses qu'avant l'arrivée du bébé.

Le bébé quant à lui a toujours eu un comportement proche de nous. La nuit, il passe son temps ronronner dans nos bras.

Votre vision des choses qui me semble commune à certains autres Wamiziens me permet de voir les choses de façons plus correcte.

Si d'autres personnes ont envie de donner leurs expériences elles sont les bienvenues bien sûr.

" En avatar ma Maine Coon décédée à l'âge de 14 ans Aujourd'hui Biscuit 7 ans, Prince 3 ans et Lilie 10 ans "
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Greylox
Greylox

Il est toujours difficile de prendre du recul et puis pour les personnes empathiques il est naturel de projeter son état émotionnel sur l'animal. Il faut donc lutter contre sa propre nature. C'est pour ça aussi qu'un bon comportementaliste est utile dans certaines situations, son regard extérieur et pragmatique permet d'avoir une analyse objective.

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Mayleee
Mayleee

Bonjour, même en étant très averti sur le sujet quand on essaie de déceler ce que peut ressentir un chat il est très difficile d'enlever notre propre vision en tant qu'humain..

Pour La Miss effectivement nous aurions tendance à penser qu'elle puisse souffrir ou se sentir malheureusement alors qu'en fait tout simplement ce qui est perturbant pour elle c'est la cassure de la routine qu'elle pouvait avoir avec la présence de Mister et pas forcément Mister en tant que tel. Comme si elle avait besoin de s'adapter à cette situation sans forcément ressentir des émotions négatives ou un manque mais parce que c'est quelque chose de nouveau!

Personnellement c'est complétement débile et rien à voir mais même en sachant pertinemment qu'ils n'ont pas la même vision que nous quand je vois l'une des 2 soeurs que j'ai adopté, qui à son arrivée venait se frotter sur mon visage les premières nuits et qu'aujourd'hui (à peine 1 mois après) elle ne le fait plus du tout et à se demander si au moins elle reste sur lit, bah on se pose des questions... Est-ce-que j'ai fais quelque chose de mal, un manque, est-ce parce que quelque part je me "rapproche" plus de sa soeur qui elle était beaucoup plus stressée et sauvage à son arrivée (évidemment je ne favorise pas + l'une que l'autre mais elle voit bien que l'autre cherche mon contact maintenant). En plus j'ai des médoc à donner et les premiers jours je passais beaucoup de temps avec la soeur pour réussir à lui donner donc elle voyait là aussi les papouilles spéciales pré-glissage de comprimés.. Donc là encore du questionnement,de la culpabilité...

On arrive à voir les choses avec discernement quand c'est quelqu'un d'autre qui partage une expérience mais difficilement quand c'est soi-même!

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Mayleee
Mayleee

Si ça se trouve elle s'allonge tout le long de son corps prés de ma tête quand je suis pleinement endormie et ça je ne le sais pas!

Il-y-a aussi la question de la "mémoire', le vétérinaire me dit qu'à l'adoption les chatons oublient leurs autres frères et soeurs au bout de 10 jours et à côté j’entends ou lis des témoignages de chats qui retrouvent leur propriétaires au bout de X années comme si rien ne s'était passé!

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Blue_Cat
Blue_Cat

Bonjour,

Pour ma part, et après avoir lu quantité de livres écrits par des éthologues, ainsi que des études comportementales, je pense que l'anthropocentrisme fait infiniment plus de dégâts que l'anthropomorphisme.

La mémère à chien-chien qui met des rubans dans les 'cheveux' de son York ne fait de mal à personne. Le chasseur d'ivoire, lui, tue les derniers éléphants d'Afrique, animaux particulièrement intelligents et sensibles. Voilà la différence entre anthropomorphisme et anthropocentrisme.

Il ne s'agit évidemment pas de considérer que son chat a un cerveau humain, mais qu'il est sensible, intelligent, émotif et tout à fait capable d'attachement. Le tout est de connaître la nature des chats, en s'informant, afin de ne pas la contrarier.

Pour rappel, nous sommes nous aussi des animaux, des mammifères anthropoïdes.

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Lilamande
Lilamande

Personnellement j'ai tendance me battre contre ma nature profonde car je ""bêtifie" devant mes animaux...j'avoue que je les appelle mes bébés !

Certaines personnes m'avaient dit que les chats ne prenaient leurs humains que pour l'intérêt (nourriture, caresses, toit). Il est vrai qu'un chat est différent d'un chien, mais de là à dire qu'il n'a pas d'attachement, je ne suis pas d'accord.

J'ai toujours eu des chats attachés et attachants.

" En avatar ma Maine Coon décédée à l'âge de 14 ans Aujourd'hui Biscuit 7 ans, Prince 3 ans et Lilie 10 ans "
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Greylox
Greylox

@Maylee : il est possible que son attitude les premières nuit était liée à un peu stress, elle avait peut être besoin de mélanger son odeur à la votre, mais c'est vraiment de l'ordre de l'hypothèse. Et puis si c'est un chaton elle va continuer d'évoluer. Souvent, entre 3 et 7/8 mois les chatons ont tendance à être moins "câlins" avec leurs bipèdes

@Blue cat : je comprends votre raisonnement. Je précise que quand je dis "ne pas faire d'anthropomorphisme", je ne veux pas dire se sentir supérieur à l'animal. Il s'agit respecter ses différences et s'adapter à ses besoins spécifiques. Le problème est que dans l'inconscient collectif avoir de l'affection pour son animal = anthropomorphisme, alors que l'un et l'autre n'ont rien à voir. Je ne veux pas dire non plus que je les considère moins intelligents, l'intelligence est selon moi toute relative (surtout quand on se réfère à l'humain ^^). Quant aux émotions, j'ai abordé ce point dans mon premier message, on est bien d'accord, ils en ressentent.

@Maylee : la mémoire animale doit dépendre aussi beaucoup du temps passé avec un individu sur le long terme. Si je regarde les chats semi sauvages chez mon père, avec 3 à 4 passages de 4 jours / an j'ai mis des années à pouvoir les caresser, mais maintenant que c'est acquis, même s'ils ne me voient que peu de fois par an, il n'y a plus de régression de leur part envers moi. Je remarque aussi que ce qui a fait grandement avancer les choses avec ces chats, ce sont tous les trucs que j'ai appris pour mettre à l'aise La Miss et son frère quand ils étaient petits et peureux et que j'ai aussi appliqué avec ces chats (le clignement d'yeux en particulier).

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