Visitez le site Chatipi : ...http://chatipi.one-voice.fr/
La « Résidence des 4 saisons », à Terrasson (Dordogne), va accueillir le premier Chatipi.
Dans le grand parc où chats, résidents et public vont pouvoir partager de beaux moments d’intimité, rencontre avec Monsieur Mickaël Gualde, le directeur de cet établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes.
OV : Présentez-nous votre établissement…
MG : C’est une maison de retraite médicalisée, aussi appelée EHPAD. L’établissement est privé.
Il accueille 105 résidents, plus ou moins atteints de différentes pathologies liées à la vieillesse, en majorité des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. L’équipe soignante et d’encadrement est composée de 61 personnes. Les animaux des résidents sont acceptés dans nos murs.
OV : Qu’est-ce qui vous a conduit à mettre en place le projet Chatipi dans votre établissement ?
MG : En premier lieu, la confiance que je portais, bien avant notre rencontre, à l’association One Voice. Étant moi-même un amoureux des animaux – ma maison en est pleine – je m’intéressais aux actions de défense des animaux que mène l’association. Lors de notre rencontre, cette confiance s’est d’autant plus confirmée que j’ai vu la volonté, le dynamisme, la personnalité de Muriel Arnal et de son équipe pour donner vie à Chatipi. Quant à l’intérêt du projet, il m’a immédiatement convaincu. Ce concept va en effet nous permettre de structurer notre démarche. Par expérience, nous savons que l’animal de compagnie est très important dans la vie des personnes âgées. L’établissement leur est d’ailleurs ouvert. Trois chats sont pensionnaires, avec leurs propriétaires, chez nous. Le parc est également le refuge de nombreux chats errants. Nombre de nos résidents s’occupent de ces chats sans-abri. Après les repas, ils vont leur porter des restes, d’autres leur achètent des croquettes. Avec Chatipi et ses structures d’accueil installées dans le parc, lieu relationnel par excellence, nous allons pouvoir développer un programme et un parcours à la fois pédagogique et thérapeutique.
OV : Les animaux auraient des « vertus » thérapeutiques ?
MG : Absolument. La plupart de nos retraités avaient des animaux familiers avant d’arriver ici. Lorsque je travaillais au SMUR*, j’ai eu maintes fois l’occasion de le vérifier. 80 % des personnes âgées que nous allions secourir avaient un chat, couché au pied de leur lit. Souvent, ce chat était leur dernier compagnon, malheureusement abandonné lorsque leurs propriétaires devaient quitter le domicile. Ces gestes qu’ils font en allant soigner les chats, ces rencontres leur rappellent leur vie d’avant, lorsqu’ils pouvaient s’occuper de leur propre animal. Cela leur donne envie d’avoir envie, d’avoir une vie. Ils ne viennent pas ici seulement pour mourir. Cela leur redonne le goût de faire. La thérapie par les animaux est quelque chose de formidable. Mais cela ne peut fonctionner qu’avec des membres du personnel volontaires et motivés.
OV : Quelle a été la réaction de votre personnel ?
MG : Cela a été accueilli avec enthousiasme. J’ai fait appel au volontariat, et tout de suite j’ai eu les premiers volontaires. Je ne doute pas que cela fasse tache d’huile et que ce premier groupe soit rejoint par d’autres.
OV : Les résidents ont-ils été informés ?
MG : Oui, bien sûr. Parmi eux, certains se sont d’ores et déjà déclarés prêts à s’investir. Ils sont impatients de voir le projet prendre forme. Et ils ne sont pas les seuls. La presse locale qui a eu vent du projet et a déjà publié des articles sur le sujet nous contacte très régulièrement pour avoir des nouvelles. L’annonce de l’installation de Chatipi a eu impact très puissant. Comme nous sommes un établissement privé, qui plus est propriétaire des lieux, la municipalité n’a pas pris part à la décision. Mais nous savons qu’elle est très attentive, dans l’expectative. Si cela se passe bien, je suis certain que nous pourrons compter sur elle.
OV : Où en êtes-vous dans la mise en place du projet ?
MG : One Voice devrait procéder à l’installation des premiers chalets-tipis, destinés à l’accueil des chats et du public, dans les mois qui viennent, dans une zone réservée du parc. Les accès à ce territoire félin seront ensuite aménagés, notamment de façon à permettre à tout le monde, y compris aux personnes à mobilité réduite, de déambuler dans cet espace, d’aller à la rencontre des animaux, de participer à la vie qui se joue dans le parc. Dès que les abris seront en place, la Spa de Brive, avec laquelle nous allons collaborer, initiera son programme de soins aux chats une à deux fois par semaine. Nous prendrons le relais les autres jours avec des activités de nourrissage des animaux, de nettoyage des abris, des caisses, de rencontres avec les chats, etc. Nous travaillons également avec One Voice sur des animations pédagogiques sur les chats à destination des enfants des écoles qui ne manquent pas de nous rendre visite ainsi qu’aux familles des résidents. Nous envisageons aussi d’accueillir d’autres chats et chatons, martyrisés ou orphelins, plutôt qu’ils ne soient abandonnés.
OV : Vos retraités atteints de la maladie d’Alzheimer seront-ils sensibles à ce que vous mettez en place avec Chatipi ?
MG : Ces malades sont particulièrement sensibles à la musique et aux animaux. Nous organisons déjà de nombreux spectacles, des concerts avec les écoles qui viennent chanter ou participer aux expositions culturelles que nous organisons trois ou quatre fois par an. Les échanges intergénérationnels sont très importants pour eux. Avec les chats, ils auront une occasion supplémentaire de partager de bons moments. Sur un plan thérapeutique, c’est à visée d’occupation. Cela permettra aux résidents d’avoir quelque chose à penser, à faire et surtout de conserver une vie cognitive. Cela va contribuer à leur joie de vivre.