Lorsque la nouvelle est tombée, la nuit du 26 avril 1986, le monde entier a retenu son souffle. L'inimaginable s'était produit : le pire désastre environnemental de l'histoire avait eu lieu en Ukraine : le réacteur n° 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé lors d'un test de sécurité, libérant d'importantes quantités de radioactivité dans l'environnement.
Les habitants de la ville de Pripiat ont été évacués dès le lendemain, ne pouvant emporter que le strict nécessaire. Nombre d'entre eux ont dû abandonner leurs animaux.
Depuis 2017, les descendants des chiens restés dans la zone font l'objet de recherches scientifiques, car ces animaux reflètent la manière dont la vie s'adapte à la radioactivité.
Les chiens de Tchernobyl : des victimes invisibles
Initialement, il était prévu d'abattre les animaux sauvages contaminés ainsi que ceux qui étaient restés dans la zone d'exclusion. Cependant, tous les animaux n'ont pas pu être retrouvés et une population de chiens errants a survécu.
Aujourd'hui, environ 900 chiens semi-sauvages vivent dans la zone de la centrale de Tchernobyl et se portent étonnamment bien, comme l'ont découvert des scientifiques en 2015.
Depuis 2017, le projet de recherche Dogs of Chernobyl se consacre intensivement à l'étude de ces chiens errants semi-sauvages. Les animaux reçoivent des soins médicaux et sont régulièrement suivis. Les analyses sanguines ont d'ailleurs révélé des données très intéressantes.
Résultats de l'étude
L'ADN analysé par Gabriela Spatola et ses collègues du National Human Genome Research Institute dans le Maryland (États-Unis) suggère qu'il existe 15 groupes de chiens distincts dans un rayon de 45 kilomètres autour de la centrale, chacun présentant des degrés de mutations génétiques différents.
Il a également été démontré que ces animaux préfèrent s'accoupler avec des membres de leur propre groupe, qui ont été exposés à une contamination radioactive similaire.
Les chiens de Tchernobyl : les recherches se poursuivent
Le co-auteur, Tim Mosseau, a expliqué à la chaîne de télévision américaine ABC News qu'il a été démontré que les chiens de Tchernobyl souffrent de cataractes à un rythme supérieur à la moyenne.
Cependant, jusqu'à présent, les experts se sont abstenus de faire des déclarations sur d'autres anomalies, bien que des tumeurs, des cerveaux plus petits que la normale et des changements dans la symétrie corporelle aient également été examinés.
« La population de chiens de Tchernobyl offre un grand potentiel pour des études de gestion des ressources environnementales dans une population renaissante », conclut l'étude.
Peut-on adopter des chiens de Tchernobyl ?
Oui, il est possible d'adopter des chiens de Tchernobyl, descendants des chiens abandonnés après la catastrophe nucléaire de 1986.
Plusieurs organisations, comme Clean Futures Fund et SPCA International, s'efforcent de soigner ces chiens, en les vaccinant, en les stérilisant et en les préparant à l'adoption.
Voici quelques points importants à considérer si vous envisagez d'adopter un chien de Tchernobyl :
- Soins médicaux : les chiens sont examinés par un vétérinaire, vaccinés et stérilisés avant d'être proposés à l'adoption.
- Exposition aux radiations : tous les chiens sont examinés pour détecter toute contamination radioactive. Dans la plupart des cas, les niveaux de radiation dans leur pelage sont faibles et ne représentent pas un danger pour les humains. Ils sont néanmoins nettoyés et examinés minutieusement avant leur adoption.
- Responsabilité : les adoptants doivent être conscients que nombre de ces chiens peuvent nécessiter des soins et un dressage particuliers en raison de problèmes de santé potentiels.
Processus d'adoption
Le processus d'adoption peut être long, car les chiens doivent être transportés d'Ukraine vers d'autres pays, ce qui nécessite généralement des périodes de quarantaine et des permis spéciaux, d'autant plus compte tenu de la situation actuelle en Ukraine.
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