La punition est assurément la technique correctrice la plus utilisée par les propriétaires de chiens (qui en abusent parfois) en raison de sa facilité et de sa rapidité. En outre, elle gratifie celui qui l’inflige. En revenant chez soi et en trouvant une flaque d’urine ou un divan mordillé, qui n’a pas eu envie de donner une gifle au chiot qui courait vers lui en faisant la fête ?
En fait, si elle est bien appliquée, la punition est un système correcteur très utile et qui donne d’excellents résultats car elle est rapide, facile et capable de modifier le comportement de l’animal, en particulier lorsqu’il s’agit d’un chiot (chez qui le vice n’est pas ancré). C’est une méthode moins adaptée pour rééduquer l’adulte qui présente des troubles installés depuis un certain temps car elle ne conduit pas à l’extinction d’un comportement ni au contre conditionnement ; elle se limite à le bloquer.
Pour être vraiment efficace, la punition doit être :
1. Donnée immédiatement, dès que le comportement à corriger se présente.
2. Infligée à chaque fois que le comportement indésirable du chien se manifeste.
3. Capable de surprendre l’animal.
4. Appliquée de manière à ce qu’il ne puisse pas s’y soustraire.
5. Utilisée pendant une période brève.
La punition présente des contre-indications. Elle peut notamment déclencher des réactions de fuite (par peur de la réprimande, le chien s’échappe et en prend l’habitude) ou des réactions agressives, surtout chez les spécimens dominants, et induire des comportements contraires à ce que l’on veut obtenir. Cela survient lorsque la punition devient un renforcement : par exemple, si on le gronde parce qu’il aboie la nuit.
Son objectif est alors d’obtenir l’attention de son maître. Dans ce cas, mieux vaut recourir à une forme de punition dite « punition à distance » : on pousse notre fidèle compagnon à interrompre une action sans communiquer directement avec lui.
On peut le mouiller avec un vaporisateur rempli d’eau, un pistolet d’eau ou carrément lui lancer un seau d’eau, l’effrayer par un bruit fort, comme celui d’une boîte de conserve remplie de cailloux que l’on lance près de lui sans se faire voir. En procédant ainsi, on inflige à l’animal une punition qu’il associe directement à la cause de sa punition et non à son maître. Quant au chien qui aboie la nuit, il fera donc la relation entre aboiement-seau d’eau.
On peut également employer les tapettes à souris que l’on installera dans les endroits où le chien creuse des trous. Lorsqu’il commencera ses activités de déblayage, il fera déclencher le piège qui va l’effrayer à cause du bruit (mécanisme dans ce cas tourné vers le bas) ou qui lui pincera le nez si le dispositif est à l’endroit.
Le chien se gardera bien de recommencer par peur de ressentir une douleur dont il ne comprend pas la provenance et qu’il subit. Il est évident que cette forme de punition doit également être infligée de manière continue : c’est pourquoi les pièges doivent être immédiatement remis dans la position initiale. Si le maître n’agit pas ouvertement, le chien ne peut pas l’associer à la punition. C’est pourquoi il n’osera pas répéter l’action qui l’a déclenchée, aussi bien en sa présence qu’en son absence.
La punition interactive constitue une autre forme de sanction, utilisée par ceux qui considèrent nécessaire d’imposer leur dominance sur le chien pour obtenir l’obéissance. Cette technique réclame une détermination extrême de la part du maître, qui se trouve parfois obligé d’engager une véritable lutte de résistance, aussi bien psychologique que physique, avec son animal : il le fixe dans les yeux en soutenant son regard ; s’il aboie, il lui serre le museau dans ses mains (autre signe de dominance), lui donne une fessée avec le journal et ainsi de suite.
Ce système éducatif comporte des avantages, mais ceux qui souhaitent l’appliquer doivent savoir que, pour réussir, il faut être capable de résister aux provocations du chien. Dans le cas contraire, les conséquences négatives seraient inévitables. On risque en outre, si l’on est incapable de doser sa force, d’étouffer la personnalité de l’animal en le rendant timide, peureux et excessivement soumis.
Quid des colliers électriques, aussi bien à télécommande (qui peuvent être utilisés pour corriger la tendance à la fuite ou à l’agressivité) qu’à piles (activés par le bruit de l’aboiement, ils sont destinés à l’inhiber). Ces instruments de punition, en particulier ceux que l’on commande à distance, sont d’une violence telle qu’ils dissuadent tout animal de répéter une action donnée mais, s’ils sont utilisés de manière incorrecte, ils peuvent nuire au chien sur le plan physique et psychologique. C’est pourquoi il est préférable de s’opposer à son emploi.
Récemment, des colliers anti aboiement ont été commercialisés. Au lieu de la secousse électrique, ils administrent un jet d’essence de citronnelle, qui n’est absolument pas douloureux et présente un effet dissuasif certain. Une fois la période de dressage terminée, il est nécessaire de remplacer le collier par un faux, du même poids et de la même taille, afin que le chien n’oublie pas la punition encourue.
Une autre punition, peu utilisée, s’avère parfois être une technique correctrice efficace : la muselière. On peut l’utiliser chez les chiens qui ont l’habitude de manger des excréments ou des saletés, surtout s’il s’agit de chiots. Elle offre deux avantages : l’un mécanique (elle empêche d’ingérer quoi que ce soit) et l’autre psychologique (pour eux, la muselière est une humiliation).
Elle est également utile pour rendre inoffensif un animal agressif car elle l’empêche de mordre, rassurant le maître quant au contrôle qu’il a sur son chien. Son désavantage est que, dès que vous l’ôtez, votre compagnon à quatre pattes peut à nouveau se comporter comme précédemment. Ne punissez jamais un comportement lié à la peur, par exemple la miction de soumission, car il empirerait.
La punition ne doit jamais être trop sévère car le chien domestique, enfermé dans un appartement ou une cour délimitée par un grillage, ne peut s’y soustraire par la fuite, qui constitue une soupape de sécurité indispensable pour éviter les situations insoutenables. Si elle est excessive, il peut aussi réagir par un comportement passif qui augmentera son stress et son anxiété : ainsi, la punition perdrait sa fonction de correction et d’enseignement.
Une dernière recommandation : avant de punir votre chien, évaluez soigneusement son problème. Si ce dernier perdure, évitez de l’aggraver par une intervention erronée, adressez vous à un spécialiste qui sera en mesure de poser un diagnostic précis et de vous suggérer un traitement adapté.
L’éducation d’un chien doit être un jeu pour les deux protagonistes, qui peut demander plus ou moins de temps. Cependant, elle n’aboutira à des résultats positifs et durables que si elle accroît l’amitié et l’entente entre l’homme et son fidèle compagnon.
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