En 2013, la cellule anti-trafic de la SPA célébrait son 20ème anniversaire et se félicitait de ses victoires obtenues au cours de deux décennies de combat contre l'importation, le vol, la vente et l'élevage illégaux d'animaux. Comme les associations de protection animale n'ont de cesse de le rappeler, le trafic d'animaux est le 3ème plus gros trafic au monde, après la drogue et les armes.
500 animaux sauvés chaque année
Selon les chiffres de la Brigade Nationale d’Enquêtes Vétérinaires et Phytosanitaires (BNEVP), précise la SPA, "sur près de 20 millions de chiens et de chats présents en France, 50 000 entreraient illégalement sur notre territoire chaque année". Ces animaux domestiques viennent pour la plupart des pays de l'est et sont vendus sur Internet via des petites annonces ou dans des animaleries quand ils ne servent pas de reproducteurs dans des élevages, légaux ou non.
Souvent ces animaux ont été sevrés bien trop tôt et dans leurs élevages aux conditions de vie déplorables, ils développement des maladies et faiblesses. Grâce à cette cellule, constituée d'enquêteurs et de juristes, ce sont quelque 500 animaux qui sont chaque année sauvés et mis en sécurité.
De belles victoires contre le trafic d'animaux
L'une des plus belles victoires de la cellule anti-trafic de la SPA ces derniers mois fut le démantelement du trafic bien connu des animaleries du quai de la Mégisserie à Paris. Des dizaines d'animaux ont été saisis et les animaleries qui les vendaient ont été fermées.
Des centaines d'animaux sont chaque année sauvés du trafic grâce à la CAT. (© Flickr - pjmorse)
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Un éleveur sur lequel la cellule enquêtait depuis des années a également été récemment condamné. Ses chiens vivaient dans de terribles conditions. Enfermés dans le noir, ils déambulaient et dormaient au milieu de leurs excréments. L'homme, qui a écopé de 6 mois d’emprisonnement avec sursis, 5 000 € d’amende et l’interdiction d’exercer une profession en lien avec le commerce des animaux, travaillait avec des vétérinaires qui ont eux aussi été inquiétés.
Mais démanteler de tels réseaux demande un travail considérable. "Les enquêtes prennent beaucoup de temps et il est parfois difficile de remonter à la source. Les réseaux sont extrêmement bien constitués, ce sont de vraies toiles d’araignées." souligne Julien Soubiron, responsable de la Cellule Anti-Trafic.
Une nouvelle loi, et un nouvel espoir
Le travail de longue haleine de la CAT sera-t-il facilité par la nouvelle réglementation relative à la vente d'animaux par des particuliers ? C'est ce qu'espèrent tous ceux qui se battent quotidiennement contre le 3ème plus gros trafic au monde. Publiée le 8 octobre dernier, cette ordonnance contraint les particuliers souhaitant vendre leurs animaux de compagnie à obtenir un numéro de Siren auprès de la chambre d'agriculture de leur département. Un numéro qui devra impérativement figurer sur toutes leurs petites annonces de vente de chats et de chiens, et ce dès le 1er janvier prochain.
"Cette mesure permettra d’identifier les particuliers qui se livrent à l’élevage et au commerce sauvage d’animaux domestiques mais aussi de les dissuader de faire faire des portées à leur animal" souligne la SPA.
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