Le 21 septembre, Arthur se rendait au Monoprix de la Blancarde, à Marseille, lorsque le directeur du magasin et un agent de sécurité lui ont demandé de laisser son chien guide dehors, invoquant « des normes d’hygiène à respecter ».
Si les chiens sont en effet interdits dans les commerces alimentaires, ce n’est pas le cas des chiens guides et d’assistance. L’article 88 de la loi 87-588 stipule que ces chiens sont autorisés dans tous les lieux ouverts au public et transports. C’est d’ailleurs ce qu’Arthur, dans son bon droit, a essayé de faire comprendre au directeur du supermarché, texte de loi à la main. Mais en vain.
Son interlocuteur n’a rien voulu savoir, et la situation s’est vite envenimée. Dans cette vidéo, tournée par l’ami d’Arthur, présent au moment des faits, on peut voir le directeur du magasin pousser violemment Arthur tandis que l’agent de sécurité tire dehors le chien apeuré :
« Loya, mon chien guide, m’aide dans tous mes déplacements, en train, en avion, à l’hôpital, pour aller travailler, ou simplement pour aller faire des courses », explique Arthur, qui souffre d’une atteinte de la rétine sur la vision centrale (ce qui l’empêche de distinguer des produits dans un rayon, entre autres). « Loya me donne tellement de joie et d’autonomie, que jamais je changerai pour une canne blanche. Ensemble, faisons plutôt en sorte que ces comportements changent », écrit-il dans le texte accompagnant sa vidéo.
Un défaut d’information
Alertées par les – trop nombreux – incidents tels que celui vécu par Arthur, l’association Nationale des Maîtres de Chiens Guides d’Aveugles et la Fédération Française des Associations de Chiens guides d’aveugles s’insurgent : « Le mouvement chien guide déplore, dénonce et condamne fermement le comportement honteux et humiliant qu’ont eu ce responsable et cet agent de sécurité vis-à-vis de ce jeune homme malvoyant ». Elles ajoutent qu’elles comptent soutenir Arthur dans son action en justice : le jeune homme portera plainte pour « refus d’accessibilité et violence volontaire sur personne vulnérable ».
Contactée par la rédaction de Wamiz, Monoprix a présenté ses excuses : « Nous sommes désolés, nous referons passer l’information auprès de l’équipe », assure la responsable de la communication. « Nous avons été d’autant plus choqués que Monoprix est engagée depuis plusieurs années dans la lutte contre les discriminations de toute nature. Nos équipes partagent cette préoccupation, sont formées régulièrement à l’accueil de tous les publics, et ont été sensibilisés à nouveau cette semaine », ajoute l’enseigne via une publication Facebook. Une plateforme d’e-learning est notamment mise à la disposition des collaborateurs afin de les sensibiliser à l’accueil des chiens guides et d’assistance.
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