Les chiens dits "dangereux", de même que toutes les autres races canines, font au Maroc l'objet d'un projet de loi actuellement examiné, et sur le point d'être approuvé par le Parlement.
Ce texte, censé assurer la sécurité des personnes et réguler la population canine, vise à éradiquer du pays certaines races de chiens, parmi lesquelles le Pitbull. La liste exhaustive des races concernées est en cours de réalisation, le texte précisant entendre "par chien dangereux, tous les chiens qui se distinguent, au regard de leur race ou de leurs caractéristiques morphologiques, par une agressivité présentant un danger pour l'Homme".
Les chiens seront abattus
Si le projet de loi est approuvé, les propriétaires de ces animaux devront alors s'en séparer, pour les remettre aux services communaux qui les abattront "après expiration du délai de la surveillance vétérinaire". Un sort qui sera également réservé aux chiens errants.
Les autres chiens, quelles que soient leur taille et leur race, du Berger allemand au Chihuahua, en passant par le Caniche, devront être muselés.
Et ceux qui braveront l'interdiction de détenir des chiens "dangereux" risqueront une peine pouvant aller jusqu'à 5 ans de prison et 50.000 dirhams d'amende (4 500 euros).
"Un véritable désastre pour tout le monde canin", c'est ainsi que le président du "Club du chien berger allemand" (CCBA), Karim Laraki, décrivait récemment cette loi dans les colonnes des Echos.
"Je ne livrerai jamais ma chienne"
Les maîtres de chiens considérés dangereux sont naturellement dévastés, et n'ont de cesse de répéter que seule l'éducation qui lui est donnée peut rendre un chien dangereux.
Nezha El-Amran, la maîtresse de Véga, une chienne âgée de 6 ans, confie à l'AFP qu'elle ne se séparera jamais de son animal. "Je ne la livrerai jamais aux autorités pour qu'elle soit abattue. C'est quelque chose d'inimaginable pour moi. Véga n'est pas seulement un membre de la famille, elle est comme ma fille" déclare-t-elle avant de rappeler que "ceux qui possèdent les chiens sont les responsables en premier lieu".
Lancée par plusieurs associations de protection animale, une pétition a été mise en ligne afin de protester "contre l’extermination pure et simple de la race canine" et réclamer l'abandon de ce projet de loi.
Alors que le Maroc compte 34 millions d'habitants, on estime le nombre de chiens à 2 millions.