Créé en 2009 à Vassieurs-en-Vercors dans la Drôme, le camp de chiens de traîneaux du célèbre aventurier et réalisateur Nicolas Vanier tire aujourd'hui sa révérence, pour des raisons financières. Cible de nombreuses plaintes et critiques, et sous le coup d'une mise en demeure "d'améliorer les conditions d'hygiène et de sécurité non conformes" ce camp avait pour but d'offrir aux amoureux des chiens des activités en pleine nature auprès de canidés nordiques.
Un soulagement pour certains
Tandis que Nicolas Vanier déplore la fin d'une aventure grâce à laquelle il souhaitait "transmettre (son) amour des chiens et de la nature", certains se réjouissent de la fermeture de ce camp.
C'est d'abord le cas des éleveurs qui affirment avoir perdu des bêtes attaquées par les chiens de la structure. 23 brebis auraient été tuées et une trentaine d'autres blessés affirment des agriculteurs.
Nicolas Vanier, qui tient à rappeler qu'il n'a jamais dirigé le camp auquel il a donné son nom, dit à la Nouvelle République comprendre la colère des bergers. "Des moutons se sont fait tuer par des chiens qui appartiennent à des gens qui n'ont pas pris leurs responsabilités dans une période difficile de dépôt de bilan" regrette-t-il.
Des chiens maltraités ?
C'est aussi celui des défenseurs des animaux qui affirment que les chiens du camp, une soixantaine au moment de sa fermeture, étaient maltraités. "On peut compter leurs côtes tellement ils sont maigres" affirme au Matin Pascale Laroche, responsable du refuge l’Eden Valley qui a pris en charge une dizaine de chiens la semaine dernière.

Elle ajoute envisager de déposer une plainte avec l'aide de la Fondation Brigitte Bardot. "En quatre jours, leur regard a déjà changé. On les soigne, on les cajole. Comme tous les chiens, ils ont besoin de caresses et d’attention. Jusque-là, ils n’ont fait que travailler, sept jours sur sept, en étant sous-nourris" s'insurge-t-elle. "Nous prendrons le temps qu’il faut pour les remettre en forme, puis leur trouver une famille. Nous allons également suivre de près les autres chiens du camp Vanier placés dans différentes pensions" explique-t-elle.
Interrogé par France Bleu Drôme Ardèche, le préfet de la Drôme Didier Lauga indique avoir visité le camp en début de semaine dernière. "Les chiens sont nourris, les collaborateurs sur place ne m'ont pas parlé de maltraitance aux animaux. En revanche, ils sont détenus dans des conditions insatisfaisantes par rapport à la réglementation" précise-t-il.
"Qu'ils nous laissent faire le deuil de cette aventure"
Pourtant, Nicolas Vanier assurait que les chiens aujourd'hui pris en charge par des refuges ne seraient pas abandonnés. "Je poursuis mes aventures avec mes chiens qui ne sont pas impactés par cette décision sinon qu’ils seront entraînés ailleurs. Les chiens du Camp, appartenant pour certains aux amis avec lesquels nous avons monté ce Camp, seront replacés chez eux et pour quelques-uns dans des structures identiques à la nôtre ou chez des particuliers capables de bien s’en occuper" écrivait-il dans le communiqué qu'il a publié sur son site internet. Et d'ajouter : "Je souhaite que dans cette affaire douloureuse, les esprits malveillants se taisent et nous laissent faire le deuil de cette aventure".