Alors que la France reprend petit à petit la vie d’avant le confinement, les effets du Covid-19 se font toujours sentir dans toutes sortes de domaines. Au sein des refuges de la SPA, les équipes continuent de travailler d’arrache-pied pour venir en aide à un maximum d’animaux en détresse.
La rédac de Wamiz a interviewé Jacques-Charles Fombonne, président bénévole de la SPA, pour en savoir plus sur l’impact de la crise du nouveau coronavirus sur les refuges de l’association.
Pourriez-vous nous parler de l’impact du Covid-19 au sein des refuges de la SPA ?
Le Covid-19 a été impactant pour les refuges de la SPA, mais on s’en est bien sortis. Nous avons dû diviser nos équipes en deux, pour éviter l’infection au sein d’une même structure. Cela a engendré deux fois plus de travail et une nécessité de jongler les effectifs et les horaires de chacun, mais nous y sommes arrivés.
La fermeture des refuges au public pendant le confinement a été difficile, car nous n’avions plus aucune adoption alors que les abandons ne se sont pas arrêtés pour autant. Les refuges ont vite été saturés, et les fourrières se sont engorgées.
Heureusement, la dérogation qui a été obtenue a permis de redémarrer les adoptions à partir du 16 avril, et ce malgré le confinement.
Nous avions peur que les adoptions du confinement génèrent des abandons plus tard, mais nous n’avons eu que 4 retours sur un millier d’adoptions pendant le confinement. C’est un taux très bas !
Cette tendance a l’air de se maintenir pour le moment, mais l’été n’est pas encore terminé…
Le nombre d’abandons a-t-il été impacté par le Covid-19 ? Y a-t-il une différence avec l’été dernier ?
Pour l’heure, nous comptabilisons un peu moins d’abandons que l’an dernier à cette époque de l’année !
En 2019, à la fin du mois de juillet, nous avions reçu 8900 animaux abandonnés depuis la fin du mois de mai.
Cette année, nous en avons reçu 8800 sur la même période, dont 1100 animaux qui ont déjà été adoptés.
De manière générale, les adoptions sont plus rares en été, et nous ne voyons pas de différence avec les mois d’été des années précédentes. Mais on attend la fin de l’été pour souffler !
En revanche, nous faisons face à une recrudescence du nombre de portées de chatons, car les chats n’ont pas été stérilisés au printemps pendant le confinement. Les gens retrouvent des portées de chatons dans leurs jardins, et on nous en dépose aussi dans des cartons. Ils sont nombreux à avoir besoin de beaucoup de soins et d’attention en ce moment !
Quels sont les types d’animaux le plus touchés par l’abandon cet été ?
En dehors des nombreux chatons en attente d’une maison, nous n’avons pas remarqué de différence notable entre les abandons de chiens ou chats, ni les animaux âgés ou malades, par exemple.
En revanche, nous avons eu 31 chevaux abandonnés pendant la période du confinement, un chiffre plus élevé que d’habitude. Je n’en ai pas la raison, mais malheureusement, les chevaux sont souvent victimes de maltraitance passive. Dès que l’argent commence à manquer, le cheval est voué à avoir faim, car ce sont des animaux qui coûtent cher à nourrir !
Quelles mesures vont être mises en place pour faire face aux difficultés actuelles ?
Comme tous les ans, nous avons une campagne d’été contre l’abandon, pour rappeler aux propriétaires la violence de l’abandon pour un animal :
Nous avons aussi un partenariat avec APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) : pour chaque partage de cette vidéo anti-abandon, 1€ est reversé à la SPA, ce nous permet de nourrir et soigner les animaux recueillis au sein des refuges :
Comment peut-on venir en aide à la SPA ?
On peut faire un don financier à la SPA, ou aider un refuge près de chez soi en devenant famille d’accueil pour des chatons. Les chatons ont besoin d’être biberonnés, soignés, et nous manquons de personnes pour le faire.
On peut aussi expliquer à son entourage qu’un animal, ça se respecte : ça s’adopte en refuge, ou ça s’achète chez un très bon éleveur. Avant d’acquérir un animal, il faut réfléchir à ce que ça coute en temps, énergie et argent.
Comme mesure anti-maltraitance et abandon, je crois plus à l’éducation qu’à la répression via des amendes et sanctions plus lourdes pour les auteurs de maltraitance animale. Je suis convaincu qu’il faut prendre le mal à la racine !
Il faut savoir qu’un animal abandonné est un animal qui est condamné à mourir, car les animaux domestiques ne sont pas faits pour survivre dans la nature. Les animaux de nos refuges, ce sont des rescapés, des survivants !
*
Un grand merci à M. Jacques-Charles Fombonne, président bénévole de la SPA, pour cette interview !
A lire aussi : Vague d’abandons : les équipes de la SPA tirent sur la sonnette d’alarme