Ça faisait quelques jours que je sentais Anaïs, ma famille d’accueil qui m’a presque adoptée – stressée. Son odeur n’était plus tout à fait la même. Je voyais l’angoisse monter en elle, mais je ne savais pas trop ce qui l’inquiétait… jusqu’au jour où j’ai remarqué qu’elle répétait à plusieurs reprises, dans différents contextes (au téléphone, chez Wamiz, avec ses amis…), le même mot : "STERILISATION". Stériliquoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? J’étais loin de m’imaginer ce qui allait m’arriver !
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Nous nous dirigeons… chez le vétérinaire !
Mardi dernier, au matin, nous voilà donc, Anaïs et moi, sur le départ comme tous les jours lorsque nous allons travailler chez Wamiz. Anaïs ne m’a pas donné à manger et mon ventre gargouille. Ma seule consolation est qu’il fait beau, et c’est tant mieux car je n’avais aucune envie de marcher sous la pluie. Mais étrangement, nous ne prenons pas le même chemin que d’ordinaire. Nous nous dirigeons tout droit vers un lieu qui m’est encore inconnu mais dont je reconnais les odeurs… de médicaments et de désinfectant. Oh mon dieu, nous allons… chez le vétérinaire !
On ne peut pas dire que je sois enchantée mais je me laisse faire. Je suis « une bonne pâte ». Etalée sur la table de consultation, les quatre pattes en l’air, je me laisse gratouiller le ventre par l’humaine en blouse blanche qui m’ausculte entre deux caresses. Sur ces entrefaites, Anaïs – que je sens toujours stressée - s’en va. Je suis triste et me mets à gémir un peu. L’humaine en blouse blanche me conduit dans une cage où j’attends je ne sais combien de temps. Je n’en sortirai que pour une piqûre. La suite ? Je n’en ai aucune idée ! Car après cette piqûre, je suis tombée dans un sommeil profond.
Me voilà plus légère !
A mon réveil, je ne suis pas au top de ma forme. J’ai un gros pansement qui me tire le bas du ventre et je suis complètement vaseuse. Mais les effets du produit anesthésiant qu’ils m’ont injecté s’estompent peu à peu. Je reste calme dans ma cage. Anaïs me manque tellement ! Reviendra-t-elle me chercher ? Peut-être m’a-t-elle abandonnée ? Peut-être vais-je retourner en Russie, dans la forêt où on m’a trouvée quand j’étais bébé ?

Enfin, la voilà de retour ! Elle ne m’a pas laissée. Vite, vite, un petit bisou, et rentrons à la maison ! Anaïs est soulagée, son odeur a changé. « Soulagée », moi je ne le suis pas du tout. Je meurs d’envie de faire pipi. Mais mon jardin est encore loin… Comment faire ? Je me suis retenue toute la journée. Allez, je n’en peux plus, je me lâche. Une rivière coule sous mes pattes. Et visiblement, mon premier pipi en laisse rend Anaïs folle de joie. Elle me fait une fête d’enfer. Un peu bizarre, cette nana.

Enfin de retour à la maison, je me couche sur mon plaid et n’en bouge pas. J’ai un peu mal au ventre et mon pansement me gêne, alors je pousse quelques gémissements et en ai l’appétit coupé. Anaïs s’inquiète. Je me colle à elle toute la soirée et m’endors pour une nuit paisible jusqu’au lendemain matin… où j’ai déjà retrouvé ma « patate » habituelle ! Mais cette semaine, pas d'imprudence : pendant ma convalescence, je reste quelques jours tranquille à la maison et pense fort à mes amis canins et humains qui attendent mon retour avec impatience chez Wamiz !
Malinka
Retrouvez les aventures de Malinka dans les épisodes précédents :