La viande de chien est consommée dans bien plus de pays qu’on ne le pense. Si la Chine est souvent mise en avant, notamment à cause du festival de Yulin et de la cruauté envers les toutous et matous exposés dont il s’accompagne, d’autres régions du globe peuvent aussi être pointées du doigt. Après le scandale de la viande de chien obtenue par abattage barbare et vendue aux touristes sans qu’ils le sachent à Bali, c’est sur la République centrafricaine que le projecteur est braqué après une vidéo dévoilée par un Observateur de France 24.
Des chiens volés à leurs propriétaires et violemment abattus
Celle-ci a été filmée à Bangui, la capitale, et est d’une violence insoutenable. On peut voir un groupe de jeunes assommer un chien avant de le tuer à coups de bâton et le dépecer pour faire cuire sa viande et la vendre aux passants, sur le bord de la route, environ 15 centimes d’euros le morceau. Le chien en question n’était pas errant mais appartenait à un habitant du 1er arrondissement de la ville. Après enquête auprès de Centrafricains, France 24 a pu établir que cette pratique est malheureusement courante, la viande de chien étant très appréciée par une partie de la population mais de plus en plus rare car les élevages spécialisés fournissant notamment les restaurants et les commerçants ont peu à peu disparus suite à la crise économique.
Cette tendance inquiète beaucoup les maîtres qui craignent de voir disparaître leur fidèle compagnon mais aussi les vétérinaires, pour des raisons sanitaires. En effet, malgré une vaste campagne de vaccination contre la rage, de nombreux chiens restent porteurs de maladies zoonotiques (qui se transmettent de l’animal à l’homme). « Les risques ne sont pas au niveau du consommateur, car une fois la viande cuite, la maladie n’est plus présente. En revanche, ces maladies peuvent se transmettre à l’homme lorsque les cadavres ou les entrailles sont manipulées », explique un praticien qui a préféré rester anonyme. Ces chasseurs de chiens exposent ainsi leur santé à de gros risques. Ils risquent également 5 ans de prison et 500 000 francs CFA (750€ environ), rappelle Bienvenu Zokoué, directeur de l’Office central de répression du banditisme de Bangui, contacté par le média.
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