Ceux qui ont, dans leur circonscription, un membre du Parti animalste candidat aux législatives, n’ont pas pu passer à côté de son affiche. Sur celle-ci, pas de portrait mais l’image d’un mignon chaton blanc sur fond violet. Un choix tout à fait volontaire car le but de ce nouveau parti est bien de « mettre en avant l’animal, le placer au cœur du débat politique », insistent Emilia Denoo, candidate de la 3ème circonscription des Hauts-de-Seine (92) et Nathalie Dehan, co-fondatrice du parti et candidate dans la 3ème circonscription du Rhône (Lyon).

Qu’est-ce que le Parti animaliste ?
Officiellement lancé comme un parti politique le 14 novembre 2016, le Parti animaliste est né dès 2014 sous l’impulsion de mouvements politiques pro-animaux européens. Un pari risqué mais nécessaire pour ses fondateurs. « Le tissu associatif français et très riche, très efficace et joue avec brio son rôle d’alerte tout en ayant réussi à politiser la cause animale grâce au regroupement Animal politique, mais lorsque des propositions sont faites aux législateurs, aux décideurs politiques, elles sont traitées avec mépris ou au mieux de l’indifférence. Et concrètement, il ne se passe pas grand-chose au niveau de l’évolution du droit animal et de la protection animale en France. La situation semble bloquée, elle stagne, malgré le travail formidable des associations. Le changement se faisant au niveau législatif, il nous a paru évident qu’il fallait créer un parti politique qui pourrait concrétiser au niveau législatif les demandes des citoyens, des personnes engagées et des associations », nous explique Nathalie Dehan. Une initiative attendue puisqu’en quelques mois, le Parti a déjà attiré plus de 1 400 adhérents et compte encore plus de soutiens.
« Les co-fondateurs proviennent tous du milieu associatif, mais nous sommes avant tout des citoyens qui avons conscience de l’injustice subie par les animaux et nous voulons réparer ça », poursuit la candidate qui décrit le Parti animaliste comme « un outil au service de la cause animale. » C’est pourquoi le parti est monothématique pour ne pas diluer cette cause dans d’autres axes. Monothématique certes, mais comme le relève Nathalie Dehan, ce sujet est transversal puisqu’il concerne également la santé humaine, l’économie, l’écologie et autant de domaines habituellement placés en priorité dans les programmes des partis classiques.
Le programme du Parti animaliste
« Nous avons été créés pour changer les conditions de vie des animaux, on veut que la société prenne en compte leur intérêt dans tous les domaines et renforce le lien homme-animal », insiste la candidate lyonnaise. Le programme du parti animaliste est donc vaste car les leviers pour mettre fin à la souffrance sont nombreux. Les grandes lignes touchent ainsi la maltraitance des animaux domestiques, la lutte contre les abandons, mais aussi les conditions des animaux d’élevage, en abattoirs et la fin des cirques animaliers et des parcs aquatiques.

Mais les idées du Parti ne s’arrêtent pas là. Pour faire évoluer la société et sa relation à l’animal, il est indispensable de passer par l’information et avant tout l’éducation. « Les enfants sont les adultes de demain, rappelle Emilia Denoo. Il faut leur apprendre à être sensibles à cette cause, à comprendre les animaux et les respecter, on aura fait un grand pas. » « Nous voulons en effet réintroduire les enseignements du respect des animaux et une initiation à l’éthologie qui existaient avant mais ont été abandonnés », renchérit Nathalie Dehan.

Après les législatives
Le Parti animaliste ne se leurre pas, ces législatives étant leur toute première campagne, face « aux mastodontes » des partis historiques, les chances d’élections restent minces. Toutefois, le but cette année est avant tout de se faire connaître. « Nous sommes encore petits, tout reste à faire. On va surtout continuer à s’organiser au niveau national pour être prêts pour les prochaines élections », nous informe la candidate des Hauts-de-Seine.
La prochaine étape, donc : les élections européennes. Prenant exemple sur le Parti pour les animaux néerlandais dont un membre, Anja Hazekamp, siège déjà au Parlement européen et 8 autres occupent l’hémicycle national, le parti français espère se faire une place à Strasbourg. « Nous allons attirer l’attention des électeurs l’intérêt d’envoyer un ou une député(e) animaliste au Parlement puisque beaucoup de lois concernant les animaux viennent de l’Europe », explique Nathalie Dehan.
En attendant, le Parti s’attache « à montrer les impacts positifs ou négatifs des lois adoptées ces 5 prochaines années », en France comme en Europe et à déployer sa notoriété. Le chaton blanc a encore bien du pain sur la planche !
Pour connaître le programme complet du Parti animaliste ainsi que les candidats se présentant aux élections, rendez-vous sur le site : parti-animaliste.fr
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